Translate MY BLOG !

lundi 26 février 2018

Chronique 2017 : Lopin de solitude

Avant propos de la chronique : 
2017 fut indéniablement une année de changements. J'ai claqué la porte des grands magasins parisiens après 10 ans de carrière. J'ai décidé de ne plus faire tourner la machine infernale de la consommation inutile. Cette chronique fut écrite en janvier 2017, après plusieurs mois difficiles, plusieurs questionnements et plusieurs choix douloureux à entreprendre. J'ai finalement entrepris les démarche pour intégrer une école au Québec afin de suivre une formation en Protection de la Faune et tourner définitivement la page de Paris. Lorsque le moment du départ arrive, on a toujours un doute et toujours du mal à se dire... Adieu. 



Je l’ai tant désiré cet instant, ce moment où j’allais enfin prendre ce virage… Cette minute où j’allais enfin goûter à l'utopie, à la folie que je me souhaitais. 
Et voilà… C’est arrivé, nous y sommes… pourtant je n’ai jamais ressenti un aussi grand vertige.

Tout s’est arrêté net : l’effervescence du quotidien, la cacophonie incessante, la stratégie du rendement… Tout s’est envolé. 
Me voilà, seul, au calme chez moi, au côté de mes personnages et de mes histoires… A l’aube d’une nouvelle vie et de nouveaux enjeux. Je fais le point sur ma solitude…

Comment en suis-je arrivé là ? Moi qui fut élevé ici, au coeur de la ville bruyante et impitoyable. J’ai grandi dans l’ombre de ses tumultes et de ses arrogances. J’aurai du finir par adopter ses codes et ses manières. J’aurai du me réjouir de ses opportunités et de son expansion. 
Au lieu de ça, je me suis enfui, sur un lopin de solitude pour espérer retrouver ma place. 

Me voilà seul, enfin seul, comme je l’avais longtemps souhaité… Seul face à mes choix, mes récits, mes convictions… Seul face au voyage, à l’évasion et à la reconstruction. 
Sur ce lopin de solitude, je me sens détruit… Frappé, mis à terre. Il me semble avoir oublié qui j’étais et où je souhaitais aller. 

J’ai le vertige… Pour la première fois je peux caresser le silence. Je peux l’écouter et le comprendre. Peu de gens ont déjà touché le silence :
C’est une entité froide et sans saveur… Il peut paraître austère et peu sympathique. Il est pourtant nécessaire à chacun d’entre nous. Lorsque l’on sait écouter le silence, il nous guide sur le chemin de l’âme. 

Silencieux, sur mon lopin de solitude… Je prends le temps. Le temps de ne pas écrire, le temps de ne pas penser, de ne pas douter, le temps de ne pas avoir peur, le temps de ne plus rien comprendre. J’écoute le calme, je ressens le vide, j’apprivoise mes vertiges avant de me relever. 

Comment en suis-je arrivé là ? Moi, l’enfant de Paris, le fils de la ville bruyante et impitoyable… Pourquoi rêver d’un ailleurs, pourquoi partir, fuir et espérer ne plus revenir ? J’ai tant écrit sur cette capitale. Je l’ai admiré, soutenu et porté lorsqu’elle me semblait à terre… Elle, le berceau de l’art, du beau et de l’infini création, pourquoi m’a t-elle délaissé sur ce lopin de solitude ?  

Je ne cherche plus vraiment à connaitre les raisons de nos incompréhensions… j’ai mûri l’idée qu’il me fallait partir… Partir pour me réinventer, pour grandir, pour respirer, me ré-inspirer. 

Je serais bientôt prêt… Prêt à quitter mon lopin de solitude, à faire taire le silence et à emprunter cette route semée de nouveaux vertiges… 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire