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lundi 20 décembre 2010

Chronique 2010 : Une Enfance très… Dorothée

Avant propos de la chronique :
En décembre 2010, la star des enfants des années 80-90, Dorothée, remonte sur scène. Je fais biensûr parti de cette génération qui a grandi le nez collé devant ses émissions et les oreilles remplies de ses chansons. La chronique qui suit est un hommage à mon enfance et à une époque que je n'oublierai jamais... Ecrite en décembre 2010 juste après le concert, cette chronique sera publié sur le blog le 4 Février 2011.


Aujourd’hui, je m’intéresse à ces marques que nous laissent l’enfance. Ces souvenirs bons ou mauvais qui nous accompagnent et surtout, nous forgent. Je vais (si vous le voulez bien) vous raconter cette petite histoire, qui pour beaucoup ne serait en réalité que broutille … Pourtant à mes yeux c’est un souvenir impérissable… Une lueur qui restera à jamais dans mon petit cœur puisque que c’est avant toutes choses… Un bout de mon enfance.

Nous sommes le 18 décembre 2010 et malgré le froid qui englobe la France, la neige qui tombe sur la capitale, je me prépare à retrouver celle qui berçait mes après-midi de bambin… Dorothée.
Pour mieux comprendre cette jolie petite histoire, il faut remonter à l’hiver 1990. En ce temps là je n’ai que trois ans, pas de soucis dans la tête ou de devoirs dans mon cartable… Juste mon vieux magnétophone à cassettes pour écouter cette chanson qui est sur toutes les lèvres à l’école maternelle : Hou la Menteuse.


J’habite avec Papa et Maman dans un petit HLM de Noisiel et il n’y a qu’une seule émission que je ne raterais pour rien au monde… Tous les soirs je m’assois confortablement dans le canapé au côté de Maman tout en mangeant mon pain au chocolat accompagné d’un verre de jus d’orange. Nous regardons ensemble : Le Club Dorothée. Aujourd’hui, Papa rentre juste à tant pour voir la fin du show télévisé qui se termine ce soir par « Tremblement de Terre ».

Le mercredi après midi de cet hiver 90, Maman me prépare une sortie tout à fait inattendue sur Paris. Mais je n’ai nullement envie de sortir. Alors je boude. Car en réalité elle me fait rater le Club Dorothée Spécial Bercy présenté par Jacky, Ariane, Corbier et Patrick. Après 40 minutes en RER à bougonner, j’arrive devant le fabuleux POPB, je comprends rapidement que Maman vient de nous offrir deux places pour le spectacle. Je pourrais vous raconter ce moment de bonheur à regarder Dorothée sur scène mais je vous mentirai car en réalité je n’en ai absolument aucun souvenir…Celle qui s’en souvient le mieux, c’est Maman. J’adore lorsqu’elle évoque encore avec nostalgie cet après midi, elle avait pris les places les moins chers, perchées au sommet de Bercy. Car dans le fond elle craignait que je sois bien trop petit pour aller à un concert mais nous tentâmes l’expérience. La suite vous vous en doutez… c’est que je ne suis pas resté sur ma chaise un seul instant et j’ai dansé, sauté avec papa nounours sous le bras et le micro de mon magnétophone à cassettes dans les mains pour chanter avec Dorothée « Allo Monsieur L’ordinateur » ou encore « Maman».

Bercy 90 est passé, j’ai maintenant 4 ans, et les compacts disques remplacent peu à peu les cassettes. Pourtant cet été là sur les routes de Provence, dans la voiture de Tonton Jean Pierre, j’écoute à tue tête sur le radio cassette « Chagrin d’amour », entre deux vomissements dans les herbes hautes des ravins qui abritent les cigales chanteuses (oui j’ai toujours été malade en voiture !). Pour consoler mon petit cœur de ces trajets insupportables, Tonton m’achète mes premiers compacts disques (je vous le donne en mille) : « Dorothée et le jardin des chansons ».

De retour à Paris, une nouvelle année scolaire redémarre. Chaque dimanche je retrouve le sourire devant "Pas de Pitié pour les croissants" et "Terre Attention Danger". A l’approche des fêtes, à l’école, cette peste de Charline me pousse d’un banc dans la cour de récré. Résultat, fracture au bras et une grosse frayeur pour tout le monde. Moi dans le fond ma seule grosse peine aura été de rater la venue du père Noël à la cantine pour sa traditionnelle distribution de chocolats. Pour remonter mon petit moral, Maman s’empresse de me montrer le télé 7 jours qui ne quitte jamais la table du salon. Dorothée est en Prime time pour le réveillon de Noël dans une émission musicale intitulée « Le cadeau de Noël ». C’est donc en toute évidence que ce 24 décembre se déroule devant TF1. Dans mon assiette il y a un steak et des pommes noisettes, j’ai même droit à mon verre de champomy. Papa et Maman eux ont un repas certes plus adulte pourtant ce soir, nous sommes tous les 3 des enfants en attendant l’arrivée du Père Noël à Noisiel.


Comme tous les 25 décembre, il y a l’ouverture des cadeaux sous le sapin et une nouvelle fois Dorothée est de la partie avec le CD "les Neiges de l’Himalaya". Tout en découvrant mes cadeaux, les uns après les autres, je ne pense déjà plus qu’à une chose : l’arrivée de Mimi, la vieille cousine de Papa. Je la considère un peu comme ma troisième grand-mère et ce que j’aime le plus chez elle, c’est qu’elle adore Dorothée. Dès que l’interphone sonne, j’accourre avec mon nouveau Cd dans les mains. Mimi arrive toujours les bras chargés de bons plats achetés par ci par là. Et même si j’adore toutes ces attentions qu’elle nous porte, il n’y en a qu’une chose que j’attends avec impatience : c’est de chanter avec elle les chansons du nouvel album de Dorothée.

Pendant que je fredonne ces mélodies sur les genoux de Mimi, elle sort discrètement de son sac quatre billets pour Dorothée Bercy 92. Quelques semaines plus tard me voilà de nouveau au POPB avec Papa, Maman et même Mimi. On a chanté et rigolé sur "Les Neiges de L'Himalaya" ou encore "Attention Danger"… J’ai même rencontré Dorothée car je ne pouvais pas lui offrir la traditionnelle rose à cause de mon bras dans le plâtre, j’ai pu donc rejoindre les membres du club Dorothée dans les coulisses pour la lui remettre...(La classe non ?)


Nous sommes en 1993, et je me demande toujours pourquoi, je ne suis pas dans le générique des anniversaires Club Dorothée… (Chose que je comprendrais bien plus tard… Car oui, je n’avais pas ma carte de membre donc ça ne risquait pas ! Je sais… J’ai toujours était un garçon très bête). Cette année là Dorothée chante « Une Histoire d’Amour », Mimi et Maman s’empressent de m’emmener la voir dans Bercy 93. Papa prépare notre départ du petit HLM pour un appartement plus grand à Noisiel. Tous les soirs avec Maman notre petit rituel ne faiblie pas, nous regardons ensemble les programmes AB (Hélène et les Garçons, Premier baiser, Salut les musclés…).


L’été 93, un nouveau chez nous et aussi une nouvelle école, j’ai désormais 6 ans, et pendant que Papa et Maman repeignent les murs de notre nouvel appartement avec Tatie et Mimi, je redécouvre dans les cartons tous les anciens CD de mon idole favorite. Je rentre à l’école primaire et me fais une nouvelle camarade de jeux : Marine qui est aussi ma voisine. Maman m’inscrit dans le même temps au conservatoire de musique dont je suis les activités le mercredi après midi. Certains pourraient penser que j’abandonne mon rendez vous avec le Club Dorothée... pourtant même s’il m’est impossible de le regarder dans sa totalité, il y a toujours cette place si particulière pour mes copains préférés.

En 1994, je vais sur mes 7 ans. Dorothée voit trèèèèès loin dans le temps et chante "2394". De mon côté je découvre les joies de l’école et des devoirs à rallonge. Mimi vient presque tous les dimanches, notre rituel de chanter les chansons du passé reste intact. Pourtant mon attrait pour le Club Dorothée diminue et je passe plus de temps chez Marine à jouer et discuter, qu’à regarder la télévision. Mimi m’offre à nouveau des places pour voir Dorothée à Bercy. C’est avec Maman et Papa que je me rends au POPB pour danser, chanter, crier et hurler ! Un spectacle qui restera dans ma mémoire à jamais… Un moment magique qui ne présageait en rien que je ne reverrais pas Dorothée sur scène pendant 16 ans.

Les modes passent, les musiques changent et les enfants grandissent, Marine se trémousse sur les airs des Spice Girls quand à moi je voue une passion sans faille pour les Pogs et les billes. Les mercredis se déroulent désormais de la sorte, matin cours de solfège, après midi, cours de trompette et cours de chant. L’école devient de plus en plus omniprésente et les devoirs sont certainement mon fardeau pour la décennie à venir. Mais le Club Do n’est jamais très loin, ma cousine Caroline se passionne toujours autant pour Hélène et vient depuis le sud de la France pour la voir se produire sur la scène de Bercy. (Il allait de soi que j’étais de la partie avec Papa et même Marine). Un après midi chez Marine, je découvre le nouvel album de Dorothée "Nashville Tennessee", où celle-ci entonne fièrement "je suis Folle de Vous". Maman regarde désormais seule l’émission du Club pendant que je suis au conservatoire. Elle m’enregistre minutieusement les séries qui m’intéressent et surtout les chansons de Dorothée.

En 1996, j’ai 9 ans et je passe mes après-midi avec Marine à espionner les rencards foireux de mes voisins adolescents Michael et Stéphane qui retrouvent sur la colline derrière l’école, des filles super top gomore, avec leurs Reeboks roses, leurs vestes en jeans, et leurs salopettes beige. Caché derrière un buisson, Marine pouffe de rires tandis que je dévore un sachet de m&m's. Ce soir comme depuis plusieurs soirs déjà, je ne regarderai pas le Club Dorothée. Mimi vient toujours me retrouver avec Papa et Maman. Mais désormais alors qu’ils boivent des cafés noirs tout en jouant au rami, j’attrape un mazagran pour faire de même, accompagné d'une larme de lait et ainsi jouer les grandes personnes en parlant de l’école. "Les chaussettes rouges" et jaune à petit pois, "les Neiges de l’Himalaya" ou "Ho dou lou" resteront dans ma chambre cet après midi, car Mimi préfère désormais m’entendre jouer des petit airs de jazz à la trompette.

Les premiers voyages et les premières fêtes de 1997, je pars en classe de découverte. Papa, Maman et Mimi m’accompagnent au bus qui nous attend à 19h devant l’école. Mimi me glisse un morceau de sucre dans la poche pour mon mal de transport récurrent. Martin mon nouveau camarade de classe est impatient, nous allons partager notre chambre et c’est la première fois que nous laissons les parents derrière nous. Arrivé en Lozère avec ma classe, je fête mes 10 ans et pour l’occasion l’institutrice prépare une fête dans le hall du centre. Les musiques ne sont plus les mêmes. On se trémousse sur la Macarena ou les tubes des boys bands… Pas une minute je ne pense à Dorothée… Il semble évident que j’ai grandi. Elle chante toujours "Bonheur city", je l’aperçois ça et là de temps en temps sur le petit écran, espérant qu’elle bercera aussi la génération qui me succède.


L’été a toujours été l’occasion de partir et se retrouver en famille chez Mamie et Papi dans le sud de la France. Mais au milieu de mes jeux derniers cris, les tamagotchi et autre Furby, je découvre avec étonnement sur le programme télé de mes grands-parents cet article : Le Club Dorothée ferme ses portes. En rentrant à Noisiel, le 30 août 1997, je vais faire quelque chose qui ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps. Je vais m’asseoir dans mon canapé, un pain au chocolat et un verre de jus d’orange sur la table, je vais allumer la télé pour un ultime Club Dorothée. Dans le fond je n’ai pas compris que c’était la fin… j’étais tellement à mille lieux des polémiques qu’essuyait le programme. Des polémiques (d’ailleurs) qui pevent faire doucement rire quand on regarde le contenu de la télé d’aujourd’hui. Ce n’était pas possible. Partagé entre ma croissance et mon enfance désormais orpheline, je regarde donc Dorothée chanter "Un jour on se retrouvera."

En 2003, J’ai quitté Noisiel… Et Mimi nous a quitté. Le dernier maillon qui me liait aux années de Dorothée semblait perdu à jamais. Ma belle, ma jolie Mimi… Devais-je à mon tour lui chanter un jour on se retrouvera ? Je n’ai jamais dis à Papa et Maman à quel point sa disparition m’avait affecté… J’ai préféré sembler fort et… Survivre. Alors que je voyais peu à peu les gens que j’aime mentir, changer ou partir, il me semblait évident que Dorothée avait fait de même… On ne se retrouvera jamais.

En 2010 j’ai 23 ans. Marine a accouché d’un petit garçon, Papa et Maman vivent désormais seuls et je travaille d’arrache pied sur mon roman tout en alliant une vie professionnel, d’abord artiste pour Mickey, puis conseiller de mode pour Marni, me voilà hôte d’accueil dans le siège social d’une grande banque. Cette année là, Dorothée revient et redonne à mon cœur une bouffée de bonheur. Je n’ai pas le temps (hélas) d’aller la voir à l’Olympia. Pourtant comme si j’avais vaincu le temps, j’écoute "Coup de Tonnerre" entre "I gotta Feeling" des Black Eyed Peas et "Telephone" de Lady Gaga.


Nous revoilà donc le 18 décembre 2010. Malgré le froid qui englobe la France et la neige qui tombe sur la capitale, je suis là devant Bercy. Il me vient tout à coup à l’esprit que moi aussi, je n’ai pas remis les pieds au POPB depuis la fin des années AB. En donnant mon billet à l’entrée, puis en traversant les longs couloirs de Bercy, toutes mes pensées sont tournées vers mon enfance… D’abord Maman et Papa qui gardent avec nostalgie l’image d’un programme familial qui m’a vue grandir… Tonton Jean Pierre et les routes de Provence gravés pour toujours sur une vielle cassette de Dorothée à la bande grésillante… Marine et une amitié aussi dansante que Rock’n roll… Et surtout Mimi que je porte ce soir plus que jamais au plus près de mon cœur. Désormais je repense à cette promesse qui prouve malgré l’absence de celle autour de qui tout cela c’est construit, que la vie nous offre parfois… bien plus que du Bonheur.

A 20h45 les lumières s’éteignent. La salle en délire scande le nom de l’idole d’une génération… Et un spectacle de folie commence. J’ai assisté à bon nombre de concerts, mais bizarrement l’ambiance n’a jamais été aussi folle que ce soir. Et il fallait être là pour réellement se rendre compte du phénomène, pour comprendre cette marque que Dorothée a laissé dans les mémoires.


Alors que cette histoire se termine, vous comprendrez peut être que je ne vous ai pas raconté celle de Dorothée… Car ce que les gens mal intentionnés ne comprendront jamais dans ce drôle de récit, c’est qu’il ne s’agit pas d’elle, ni de nous, ni de ce qu’elle est ou ce que nous étions… Il s’agit juste de l’enfance. De cette marque qu’elle laisse. Et comme bon nombre d’enfants de ma génération, c’est Dorothée qui m’a tenu la main pendant ce voyage. Voilà le rôle qu’elle a tenue auprès de nous, ni plus ni moins… Mais c’est déjà beaucoup.

La marque de cette enfance avec toi Dorothée, c’est des chansons, c’est un magnétophone à cassettes, c’est Papa et Maman rien que pour moi, Mon nounours qui danse dans mes bras, Mimi qui chante tout bas… Tu resteras ce petit bout de femme, ce lien indéfectible, ce pilier qui nous a tant de fois soutenu. Et puisque ce soir le temps n’a plus vraiment de sens j’ai envie de te dire que Je suis fou de Toi et à présent j’en suis sûr… Demain on se retrouvera.





5 commentaires:

  1. ok ton histoire est juste genial j'ai eu l'impression de me revoir moi durant mon enfance tu a meme reussi vilain bad boy a me faire monter les larmes au yeux franchement chapeau un article magnifique j'attend avec impatience l'autre
    bizz

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  2. yeah mon ammouuuurrrrr !Trop de souvenirs ensemble qui quand je les lis me prennent aux tripes ! Et me font rire chaudement ! J'espère que mon fils aura la chance de connaitre une enfance pareil marquée par son icone à lui.
    Marine

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  3. Bravo pour ce récit émouvant (j'en ai les larmes qui coulent)merci de ce joli partage et bon courage pour la suite.

    Jess

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  4. Mon pilou, que de bons souvenirs !!!!! Je suis heureuse d'avoir un garçon merveilleux, si humain et si droit. Tu feras de belles choses dans ta vie j'en suis certaine, je t'aime. Ta maman

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  5. Dorothée, ah Dorothée, elle aura également accompagné mes mercredis, tant le matin que l'après-midi ... C'est avec elle que j'ai découvert la série que j'allais suivre pendant une bonne douzaine d'années, et que je regarde de temps en temps, le sourire au coin de lèvres, les Power Rangers xD
    2394, ce fut l'un de mes premiers cd, et je l'ai toujours dans la boîte à gant de ma voiture, à côté des 2be3, histoire de retomber un peu en enfance dans ce monde où tout va désormais si vite ...
    Je n'ai pas pu aller voir Dorothée à Bercy ni durant les 90's ni en 2010, mais la prochaine occasion saura être la bonne, si occasion se présente bien sûr ...
    [soupir] devant les années qui passent ... et si on ouvrait le livre des secrets tiens ...

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