Avant propos de la chronique :
Nous sommes en Mars 2017, d'ici quelques mois, je vais m'envoler pour le Québec et démarrer une nouvelle aventure. C'est certainement la dernière fois que je viens à Londres avant mon départ. Dans cette chronique, je prépare mes adieux à la capitale britannique, j'y raconte mes dernières escapades, quelques doutes et la tristesse de laisser Londres derrière moi.
Beaucoup savent l’amour que je porte à Londres. J’aime flâner dans ses avenues, dans ses parcs, m’arrêter écouter les artistes de rues ou prendre un thé dans un Café calme et tranquille.
Il y a quelque chose qui me pousse toujours à revenir dans la capitale britannique… Comme si elle et moi entretenions une relation à longue distance… Et lorsque l'on se retrouve, c’est l’extase, l’apothéose…
Aujourd’hui me revoilà à Londres en compagnie de bons amis. Quoi de plus grisant et exaltant que de partager un peu de mon amour pour Londres avec les personnes les plus importantes de ma vie… De profiter d’un Breakfast à l’anglaise, de s’émerveiller comme des enfants chez Hamley’s, de rêver dans les allées de Hyde Park ou de pleurer en cachette pendant une représentation du Fantôme de l’Opéra.
Ce soir là dans ce pub, le Waxy O’Connor que j’affectionne tant, j’oscille entre joie et peine… La musique irlandaise résonnent dans tous les recoins. Les anglais se retrouvent ici, comme chaque soir, avec leur bonne humeur et leur légèreté si particulière. Je sais que je pars pour un long voyage loin de l’Europe et du Royaume-Uni. Mais bizarrement, j’ai toute la misère du monde à dire au revoir à Londres. Quelle vie m’attend au Québec ? Quels gens vais-je y rencontrer ? Qui sera sur ma route ? Vivrais-je un amour aussi fort que celui que j’éprouve pour Londres ?…
Avant le départ, avec Romain et Alex, nous nous sommes arrêtés chez Hatchards, la plus vieille librairie de la capitale. Elle officie dans le quartier de Picadilly depuis 1797. C’est un petit paradis pour les amoureux de livres comme moi. Une charmante échoppe remplie de dédales et d’escaliers où se côtoient les plus beaux ouvrages de la littérature britannique et bien plus encore… Nous y avons passé des heures… Oubliant le temps et son manichéisme. Nous avons pris le temps de lire, d’aérer nos esprits et d’être simplement curieux.
Impossible de résister à l’envie d’y acheter quelques livres. Après tout, comme Romain me l’a dit : Même si je pars, ces livres seront un jour de nouveau à mes côtés… Un livre cela reste pour toujours, et une collection de livre cela se construit sur toute une vie.
Voilà donc les derniers souvenirs que je ramènerai de Londres : des livres… Les aventures de Sherlock Holmes, celle de Robin Hood et du fantastique Wizard of Oz. Mais ce ne sont pas les seuls souvenirs que je ramène avec moi, loin de là… Tant d’images me reviennent et s’acculent par ici depuis toutes ces années.
Mes derniers livres rejoindront bientôt les ‘’Victor Hugo’’ de mon Grand-père, ma collection de Jules Vernes, de La Fontaine, de Molière, d’Andersen et Charles Perrault… Les carnets de Jules César et sa guerre des gaules, le procès de Jeanne D’arc, mes collections sur la Révolution Française, sur les mythologies Celtes, les Contes des Mille et une nuits, ma Bible, mon Coran, les lettres de Napoléon et Joséphine…
Dans le bus de nuit qui nous reconduit à Paris, j’observe les lumières qui défilent… Big-Ben, Westminster, la grande roue, Oxford street et St Pancras… Tandis qu’Alex a déjà trouvé le sommeil, Romain sait que j’ai le coeur serré de voir s’éloigner ces paysages… Il regarde avec moi en silence les derniers éclairages qui s’amenuisent… Puis sans s’en rendre compte, au détour d’une dernière ruelle au style si anglais, nous avons quitté Londres… Nous nous sommes engagés sur une autoroute sombre éclairés par les seuls phares ternes des autos… En direction de l’inconnu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire