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samedi 30 avril 2011

Chronique 2011 : L’amour, Moi et… Le syndrome de l’écrivain

Avant propos de la chronique : 
Il n'est pas rare que la société vous fasse sentir que vous êtes quelqu'un de marginal. En réalité elle ne manque jamais cette occasion, surtout si vous êtes auteur. Cette chronique écrite au printemps 2011, parle des choix difficiles qu'un auteur doit souvent faire : Amour ou art ? Stabilité ou réussite ? Rêve ou réalité ?...




Les chapitres de mon roman avancent à toute vitesse. Il faut dire que je n’offre mon temps qu’à l’écriture. Aujourd’hui j’ai décidé de faire une pause, histoire de garder un semblant de vie sociale et de ne pas devenir le genre de personne qui perd totalement le nord à force de vivre dans un monde imaginaire. Cet après midi, j’ai donc fermé mes cahiers, mon pc et j’ai pris le métro afin de revoir une vieille amie. Nous avons passé plusieurs heures dans un petit café de Montmartre à évoquer nos histoires passées avec nostalgie et reculs.

Tout se passait à merveille, jusqu’à cet instant… Ce moment où sortie de nulle part, La bague de Fiançailles. Mon amie va se fiancer ! Moi qui suis LE sceptique par excellence en matière d’histoire d’amour, vous comprendrez certainement pourquoi ce café crème me chatouilla longuement les cordes vocales au point de m’étouffer.

Mais après cette réaction incontrôlée, vient l’instant où vous devez soit jouer carte sur table et risquer de vous manger une réflexion des plus déplaisantes qui soldera votre amitié d’un cuisant échec, soit rattraper le tirs, et faire passer votre acte pour une surprise inattendue qui vous rend fou de joie. Une folie que vous ponctuerez de petit cris (virils), que vous distillerez autour de vous, pour que tous les clients du café comprennent la portée que l’événement à sur votre cœur.

Pourtant il arrive aussi que même en cherchant à être au top de l’hystérie, vous récoltiez malgré tout une réflexion qui n’a en aucun cas une consonnance festive à la hauteur de l’événement. C’est exactement ce qu’il m’est arrivé cet après midi lorsque mon amie avec un large sourire m’a lancé « Et oui, maintenant c’est à ton tour d’arrêter de jouer les poètes ringards dans tes relations et de quitter ton imaginaire pour trouver l’amour ! »
Aïe… Poète ringard ?! Voilà qui vous remet face à un miroir pas très flatteur.

De retour chez moi, je me suis mis à réfléchir sur cette phrase. Il est vrai que l’écriture m'a toujours conduit en échec dans mes relations. Je déteste les relations amoureuses car j’en ai fais les frais et je trouve que l’amour (le sentiment amoureux en l’occurrence) nous rend médiocre.

C’est ce que j’aimais crier haut et fort autour de moi depuis des années. Sauf qu’aujourd’hui la plupart de mes amis se trouvent être en couple. Et dans la relation exclusive que j’entretiens avec l’écriture, ne suis-je finalement pas le seul cancre ? Ma vrai question serait d’ailleurs n’aurais-je pas en vérité le syndrome de l’écrivain ?

En 2007, j’avais suivis la master class du scénariste et écrivain américain Robert McKee. Il nous répétait sans cesse qu’il n’y a pas de demi-mesure dans l’écriture. Lorsqu’on se consacre à celle-ci, l’amour coule forcément. Je dois dire qu’à l’époque je n’y croyais guère… Dans le fond j’avais une situation bien établie : un copain, une belle famille parfaite et un chez « nous ». Seulement, la voilà la dure réalité aujourd’hui : le syndrome de l’écrivain, celui dont parlait Robert McKee… Je l’ai contracté et ma vie a pris bien plus des allures de Titanic que de Coup de Foudre à Nothing Hill.

Mais qu’est ce que le syndrome de l’écrivain me demanderez-vous ? Pour ma part tout a commencé lorsque j’ai retrouvé les brouillons de mon roman dans de vieux cahiers qui traînaient ça et là dans l’appartement. Rien ne présageait pourtant les symptômes qui allaient en découler. Comme cette nuit où alors que l’amour envahissait la pièce comme de nombreux soir, mon esprit vagabondait ailleurs… S’interrogeant sur des personnages fictifs, des relations fictives. Laissant mon amour faire l’amour à un amoureux absent, lui-même amoureux d'un ailleurs inexistant.

Comme cette journée, où au lieu de me concentrer sur mon travail, je griffonnais en cachette des idées, je voyais naître de mes mains des amis, des amours, des combats, des enjeux, des destinées bien plus grande, bien plus riche que le monde lui-même. Le dernier stade de ce syndrome, c’est lorsque le temps des choix est arrivé, une guerre sans merci commence alors dans votre tête mais aussi autour de vous. L’univers que vous avez crée bouillonne, prend le pas sur la vie, flurtant même avec la réalité. Substituant tout ce qui vous entoure. Votre entourage lui, s’agace, il vous crois fou et tente de noyer toute passion pour vous ramener sur le droit chemin… Où devrais-je dire LEUR droit chemin.

Le choix que vous ferez est le seul antidote : sa fiabilité 49,9%. Soit vous restez atteint de ce syndrome soit vous le combattez. Ce choix j’ai eu à le faire il y a déjà trois ans maintenant. J’ai fermé avec difficulté la porte de mon cœur à l’être en qui j’avais le plus confiance. J’ai déçu ma famille, bousiller ma carrière professionnelle… Tout ça pour un… Roman.
Oui Robert McKee avait raison, la vie et l’imaginaire sont incapables de se côtoyer. Le choix que vous ferez à cet instant T sera la seule garantie que vous êtes bien un écrivain. Il n’y a aucun diplôme, aucune ligne directrice dans la vie d’un auteur. La seule preuve que vous ayez, c’est ce jour… Ce moment où vous avez fait le choix : celui de la folie, celui de l’incertain… Tout simplement celui que personne ne comprendra.

Avec le recul je peux le dire… Je hais mon besoin d’écrire tout autant qu’il me fascine et me rend vivant. Je l’ai dans la peau pour le meilleur et pour le pire. Oh je sais ce que vous vous dites… Mais je ne pense pas que cela soit du masochisme. C’est tout simplement une forme d’amour plus abstraite. Et dans ce cas précis, il n’y a pas besoin de bague, ni de pièce montée.

J’ai choisis de vivre avec mon syndrome de l’écrivain… Je rate probablement de nombreuses choses de la vie. Mais je reste malgré le bon sens, quelqu’un de rêveur. Et il m’arrive de rêver qu’un jour quelqu’un m’aimera avec conviction même si je dois attendre vingt ans. Et ce rêve est cent fois plus agréable que d’être dans la réalité d’un être aimant qui dès demain, enverrai valser mon petit syndrome pour une danse qui ne suis pas mes pas.

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