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mercredi 7 mars 2018

Chronique 2017 : Dernier verre sous la pluie

Avant propos de la chronique : 
nous sommes le 30 juillet 2017. Ce soir, c'est le dernier soir avant mon vol pour Québec. Je tourne la page sur mes "années parisiennes". Quelque chose de nouveau semble se dessiner. Demain je ne serais plus auprès de mes amis, de mes proches et si loin d'ici. Ce dernier verre a un goût amer, il y a des absents, des souvenirs nostalgiques et la pluie qui s'est invitée. 



C’est souvent les instants les plus insignifiants, les petits riens, les pas grands choses que nous gardons imprimés dans nos mémoires. 
Ce soir, c’est la fin… Le virage que j’ai tant attendu, le saut dans le vide que j’ai longtemps espéré. Pourtant à cet instant précis, je ne suis plus sûr de rien. 
Je m’apprête à quitter ceux que j’aime, mes amis, ma famille… A quitter cette ville qui m’a tant porté et auprès de laquelle j’ai tant vécu… Tant vécu. 

C’est souvent les instants les plus insignifiants que nous gardons imprimés dans nos mémoires. 
Ce soir, il pleut abondamment… Il pleut d’ailleurs depuis plusieurs heures… Je ne les ai pas compter, je me suis contenté d’écouter. La pluie qui fouette les arbres, qui ruisselle sur les trottoirs mais qui épargne ma petite terrasse d’où je contemple ce spectacle aussi lancinant qu’apaisant. Ce soir je pars et je ne suis plus sûr de rien.
Je peux entendre encore les rires de Romain, de Fred, d’Eva, de Sémy, je peux encore percevoir les parfums si chaleureux qui accompagnaient nos soirées, nos moments, nos peines, nos joies… Tellement de joies.   

C’est souvent les petits riens que nous gardons imprimés dans nos mémoires. 
Ce soir, je peux compter sur Sémy et une dernière bouteille de vin… Encore un verre, toujours notre amitié… Et puis des souvenirs, des confidences… Tant de confidences que nous avons partagés sur cette terrasse. Mais ce soir, point de parole, nous écoutons la pluie… Comme si le chagrin ou la pudeur nous avaient volé tous les mots les plus réconfortants.
Il y a t-il encore des choses à dire ? où sont partis les rêves, les folies et les projets inaccessibles ? Peu importe si nous changeons et si je presse maladroitement ce changement… je ne pouvais pas espérer meilleur compagnie pour cet ultime instant face à la pluie.  

C’est souvent les pas grands choses que nous gardons imprimés dans nos mémoires. 
Ce soir, je pensais que Romain serais-là, il me l’avait promis. Encore un silence, encore une déception… Et mes yeux qui fixe ce téléphone dans l’espoir qu’il se manifeste… Mais ce soir, je n’ai pas de colère… La pluie se charge d’incarner mes douleurs et mon verre de vin, d’apaiser mes peurs. J’aurai espéré que nous étions plus important que ça, que l’amitié que l’on se porte était aussi inébranlable que cette pluie ravageuse. Je regrette son silence, je regrette sa promesse non tenue… J’ai mal de devoir partir sans lui dire au revoir… juste dire au revoir.   

C’est donc les insignifiances qui resteront graver dans ma tête. Ce soir, je claque la porte de mon chez moi… Je ne reviendrai jamais ici. Je ne peux que repenser à mes boulots, mes écrits, mes Noëls, mes chroniques et aux futurs qui viendront après cela. Je tourne une page et j’avance. C’est la dernière nuit, la dernière pluie, le dernier verre, le dernier ami, les derniers silences, les dernières questions… Et pourtant, malgré la lourdeur de ce dernier moment, je ne pouvais pas rêver meilleure fin pour ce chapitre de ma vie...
  


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