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lundi 25 juillet 2011

Chronique 2011 : Hegoak (Txoria Txori)

Avant propos de la chronique :
Ecrite à l'été 2011, peu de temps après le décès de mon grand-père, cette chronique nous plonge dans les souvenirs, la transmissions et les histoires que nous gardons des gens qui nous sont proches. J'y fait référence à la chanson "Hegoak" (l'oiseau, en basque) un véritable hymne qui accompagne toujours ce beau pays.   


Si je lui avais coupé les ailes
Il aurait été miens
Il ne se serait pas enfuie
Mais alors
Il n'aurait plus été l'oiseau
Et moi
C'est l'oiseau que j'aimais

Hegoak (Txoria Txori) est une chanson basque qui aurait vu le jour, d’après la légende, sur une serviette en papier lors d’une fête.

Chanson d’amour, d’espoir, de deuil ou de liberté… Nul ne sait vraiment quel sens lui donner. C’est sans doute pour cela que cet air si particulier accompagne souvent nos chemins donnant à chaque instant de cette vie une signification neuve et un regard insolite sur nous même.

Ne vous arrive t’il pas parfois… De vous sentir loin de chez vous ? Loin de ce que vous rêviez d’être ? Ou tout simplement loin de vos racines ?

Ce soir, sous la chaleur de ma petite pièce, une fenêtre ouverte laisse entrer un mince filé d’air bien trop pauvre pour me ramener au pays.
J’entends les voitures, la cacophonie parisiennes… L’éternelle complainte des boulevards surpeuplés.
Mais où sont passés les aubades des grillons qui accompagnent les chemins de pierres ?
Où sont les ritournelles qui ne quittent jamais les tablées festives ?
Où sont les moustiques qui s’amoncellent sous l’éclairage faiblard des lanternes d’été ?
Où est la précieuse berceuse de la mer qui emporte les promesses et les jeux que nous avons abandonnés sur le sable ?

Mon beau Pays, sa tendre caresse me manque…
Si le sommeil ne m’atteint pas ce soir. C’est parce que j’ai parcouru les sentiers basques avec Aitaxi, mon ami, mon égal, mon inspiration… Si je ferme un instant les yeux… Si j’oublie ce bruit sourd et négligé… Je me retrouve au Pays avec lui… Lui qui s'est envolé bien trop vite… Lui que j’ai connu bien trop tard.

Si je lui avais coupé les ailes, peut être ne m’aurait-il pas laissé.
Mais il n’aurait plus été l'oiseau… Et moi c’est l’oiseau que j’aime et que j’aimerai toujours.
Alors pour ne jamais oublier mon arrière Grand Père, celui qui au fil de mon écriture a été mon petit frère, mon compagnon de jeux, mon modèle, mon père, ma famille… Mes racines, j’ai couché sous le regard indiscret de la lune, la vie d’un Homme pour qu'il ne me soit plus étranger.

Ces histoires qui ont il y a bien longtemps rythmé les doux jours des étendues basques, je les ai écrite avant tout pour ma mémoire… Parce qu’il n’y a rien de plus beau que d’avoir la chance de connaître ses racines et la vie de ceux qui dans leur envol nous ont laissés des leçons à tirer de leur passage.

Si j’ai encré ses histoires sur le papier, c’est pour ne jamais les savoir perdues, pour ne jamais les oublier. Car s’il est vrai que la feuille de papier s’envole elle aussi mais son message, lui, reste toujours lisible de celui qui rattrapera son vol. Là est toute la différence entre l’Homme et le papier car l’Homme emporte dans son voyage tous les mots qu’il n’a pas transmit.

Ce soir je suis de nouveau un enfant… Sur les genoux de mon Aitaxi, je fredonne comme autrefois la douce comptine de l’oiseau… Et même si au petit matin il reprendra son voyage et m’abandonnera, sa mélodie jamais ne délaissera mon cœur.

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