Ecrite en février 2018, cette chronique parle de la force de l'art et plus particulièrement des mots. Je ne pensais pas, en faisant ce long voyage au Québec, trouver dans la petite ville de La Tuque autant de talent et autant d'écoute. Dans la salle du complexe Felix Leclerc, nombreux sont ceux qui montent sur scène pour nous livrer leur histoire. Etrangement cela me fait réaliser que jusqu'à présent je n'étais pas si attentif "aux mots" des autres. Cette soirée semble réveiller une part de moi, endormie depuis trop longtemps.
Ce soir, pour un instant, j’ai oublié la neige et le froid si rude qui caractérisent bien les hivers québécois. J’ai pris place dans une salle chaleureuse et intimiste pour écouter de la poésie…
Il est toujours important et enrichissant de se rassembler autour des mots. Etrangement je l’avais quelque peu oublié… Emporté par la frénésie de la vie qui file si vite, j’avais oublié d’écouter. Pas seulement d’écouter la nature, le calme, le chant des oiseaux ou la valse des feuilles… J’avais oublié d’écouter les autres.
Ce soir, dans cette salle chaleureuse, à l’abri du froid, j’ai redécouvert pourquoi j’aime tant les mots. Les mots qui s’assemblent, qui se trahissent, se mêlent et se confondent… Ceux qui sonnent, étonnent et détonnent… Ceux qui nous touchent. Emporté par la frénésie de ma vie, j’avais délaissé les mots. Je ne parle pas de mes mots, engagés, sentimentaux, sucrés parfois amers… J’avais délaissé les mots des autres.
Quelle ne fut pas ma surprise, ce soir, dans cette salle intimiste, de redécouvrir les mots des autres. Des histoires, des confessions, des témoignages, des instants de vies, des expériences, des sensations. Toutes ces émotions qui se partagent, qui sont si personnelles et qui pourtant… traversent tour à tour le coeur de chaque personne présente dans l’obscurité de la salle.
Je me suis mis à écouter les autres et à me ré-approprier leurs mots… Ceux que j’avais depuis trop longtemps délaissé.
Ce soir, pour un instant, j’ai oublié la neige et le froid si rude qui caractérisent bien les hivers québécois. J’ai pris place dans une salle chaleureuse et intimiste pour écouter votre poésie.
Une poésie qui a fait chanceler mes yeux et a traversé mon coeur. Cela m’a rappelé o combien nous avons tous quelque chose à s’apprendre les uns les autres. Nos récits, nos convictions, nos épreuves et les appréhensions que nous faisons de la vie… Toutes ces palettes de couleurs qui nous définissent ne sont pas là pour rester en nous, mais pour guider et porter les autres.
Qu’il est bon d’apprendre des autres et de leurs talents. Ne passez pas à côté d’une personne sans vous intéresser à elle, parce que vous gâchez votre propre vie.
Comme il est bon de boire les mots des autres, de comprendre leurs émotions… De les retranscrire avec les nôtres. En écoutant tour à tour les poèmes ce soir, mon coeur s’est réveillé, mon espoir aussi… Tant de gens aime écrire… et je trouve cela réconfortant.
Quelle chance nous avons d’avoir les mots. Nous l’oublions souvent. C’est surement la chose la plus précieuse que l’être humain possède. Nous devons les préserver, les protéger, les enrichir. Avec des mots, nous pouvons réinventer le monde, immortaliser ceux qu’on n’aime ou faire des voyages extraordinaires. Les poèmes de ce soir ont réchauffé mon coeur… M’ont rappelé o combien j’aime la vie, j’aime la malmener, la défier et la chérir tout en même temps. M’ont rappelé o combien j’aime écrire… Et que j’écrirai encore et encore… bien au delà des hivers québécois.
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