Ecrite le soir du 1er Août 2017, cette chronique parle de ma première nuit à Montréal. Je viens juste d'atterrir, la journée a été éprouvante et je viens de quitter mes amis, ma famille... Le lendemain, mon voyage continue puisque je dois encore me rendre jusqu'à La Tuque, ma nouvelle "maison"... Je suis pleins de doutes mais ce soir par la fenêtre... Je contemple Montréal.
Il y des journées comme ça qui vous paraissent interminables. Elles sont aussi éreintantes que passionnantes.
Hier encore, j’étais sur ma terrasse, à Paris, en France, sous la pluie battante avec un ami, un dernier verre à la main. Nous regardions silencieux et triste ses larmes célestes glisser dans les gouttières, crépiter sur les feuilles des arbres et s’amonceler sur les trottoirs. Oui c’était tout juste hier… Et ce soir, par ma fenêtre… Il y a Montréal.
Ce matin encore, j’embrassais mes parents dans un aéroport, à Paris, en France, des larmes sur leurs visages et une peur noué à mon ventre. Nous nous sommes quittés sans trop de mots, juste les plus importants, ceux qui compte vraiment et vous donne la force nécessaire. Oui c’était tout juste ce matin… Et ce soir, par ma fenêtre… Il y a Montréal.
Ce midi encore, je scrutais les nuages à travers mon hublot, perdu quelque part, au dessus de l’océan. Mon coeur s’emballant de plus belle, sans que je puisse vraiment le calmer. Il semble me crier ses peurs. Trop tard, pas de demi-tour possible, je dois étouffer ses pleurs. Oui c’était tout juste ce midi… Et ce soir, par la fenêtre… Il y a Montréal.
Il y a des journées comme ça qui vous paraissent interminables. Après l’adrénaline, le stress et la foule… Me voilà, seul, dans une chambre d’hôtel à l’autre bout du monde. Ici il n’y a pas de pluie mais un beau couché de soleil, pas de larmes mais beaucoup d’espoir. Mon coeur s’apaise et reprend ses battements si cadrés.
Voilà, après tant d’attentes, tant de combats, de promesses et de détermination, je suis ici… Ici et loin… Loin de vous pour la première fois, loin de tout et c’était mon choix. Le voyage ne fait pourtant que commencer… Beaucoup de route reste à faire pour rejoindre La Tuque… Mon nouveau chez moi… Mais pour l’instant ce soir, par ma fenêtre… Il y a Montréal.
Tout en regardant le soleil disparaitre timidement derrière les buildings de Montréal, je peux déjà sentir en moi que quelque chose à changé. J’ai comme la sensation étrange de renaitre, de me réinventer… D’emprunter une nouvelle route qui ne m’était pourtant pas promise. Tout en regardant Montréal qui s’endort peu à peu dans la nuit, je ne peux que constater avec soulagement que ma vie d’avant est désormais derrière moi.
J’ai tellement changé en une seule journée… Les gens que j’aime sont désormais si loin… Paris n’est plus… Le temps semble figé, comme suspendu pour me laisser analyser la situation avec calme avant de m’endormir. Le sommeil ne tarde pas à me prendre dans ses bras réconfortant… Entre léger chagrin et grand optimisme, je m’endors serein car ce soir par la fenêtre… Il y a Montréal.
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