Avant propos de la chronique :
Cette chronique écrite en Mars 2017 est un coup de gueule. Donald Trump vient d'accéder tout récemment au pouvoir. Il fait prendre un réel virage politique aux Etats-Unis. Un virage qui embarque le monde avec lui... Tandis que je peaufine les écritures de mon livre "Il neigera bientôt sur Pine Ridge", je ne peux qu'être révolté de voir le traitement que l'on fait subir encore aujourd'hui aux Lakotas Oglala et à leurs terres. Alors que nous nous étions réjouis un an plus tôt de l'abandon du projet de Pipeline sur les terres Sioux, Donald Trump déterre le dossier et lance sa construction.
« Aujourd'hui, le président Trump a ignoré les voix de millions d'Américains et a donné la priorité aux profits à court terme de l'industrie des énergies fossiles par rapport à l'avenir de notre planète » Bernie Sanders .
J’ai l’impression que nos combats sont vains. Que quoi que nous fassions pour changer la face du monde ou pour réveiller les consciences, les puissants n’auront de cesse de venir piétiner nos efforts.
Les Sioux Lakota de Pine Ridge, après de nombreuses réunions et de nombreux bras de fer avec le gouvernement Obama, avaient réussit à mettre fin au projet pharaonique du pipeline qui devait se construire sur plus de 1880 kilomètres et permettre le transport du pétrole des plaines du Dakota du Nord jusqu’à l’Illinois.
La communauté de Standing Rock avait justement rappeler aux Etats-Unis d’Amérique que ce projet allait non seulement dénaturer le paysage des plaines, contaminer les ressources en eau potable de la rivière Missouri mais aussi détruire des terres sacrées pour les Amérindiens. Barack Obama avait donc fait volte face sur le projet en annonçant : « Transporter du pétrole brut et sale jusque dans notre pays ne renforce pas la sécurité énergétique des États-Unis, ce projet affaiblirait le leadership des États-Unis dans la lutte contre les changements climatiques »
Pour une fois, les Sioux Lakota avait remporté la victoire… Mais pas seulement eux, également toutes les personnes qui pensent le monde de demain, qui oeuvrent pour le transformer et le rendre plus responsable. Hélas cette victoire fut de courte durée… Nous avions gagné la bataille mais certainement pas la guerre. Les Etats-Unis ont changé de visage et l’arrivée au pouvoir de Donald Trump a marqué la fin de cette récente politique environnementale.
Nous n’aurons pas attendu longtemps pour voir ce projet revenir sur le bureau de la Maison Blanche. Un projet vite signé, vite lancé… Cette fois les Sioux Lakota n’auront rien pu faire. La mobilisation à Standing Rock et la marche pacifique à Washington resteront des instants fugaces et inaudibles pour l’administration Trump.
La construction du Pipeline a démarré, changeant le visage des plaines du Dakota, piétinant les terres des ancêtres et avec elles la nature qui encore une fois ne fait pas l’affaire des Hommes de pouvoir. « America first » pour Trump « Money first » pour les autres. Quand allons nous comprendre les enjeux de demain ? Quand allons nous enfin nous révolter contre les puissants qui détruire les dernières ressources de notre planète en toute impunité ? Contre Tous ceux qui jouent de temps à autres les protecteurs de la nature pour contenter les faibles et les ignares ? Quand ferons nous tomber leurs masques ?
Le gouvernement canadien de Justin Trudeau s’est lui même réjouis du projet « C'est une très bonne journée pour l’Alberta, la construction de la portion canadienne du pipeline pourrait créer 4500 emplois directs et indirects ». Un beau discours pour un gouvernement qui ose s’assoir à la table des négociations lors des réunions environnementales. Le plus révoltant est de trouver parmi les investisseurs du projet de grandes Banques françaises : comme BNP Paribas qui a injecter 450 millions de dollars dans ce projet, le crédit Agricole qui apporte 120 millions de dollars tout comme la Société Générale. Natixis quant à lui y verse 180 millions de dollars.
Il semblerait que le monde ne soit pas prêt à changer. L’argent appelle toujours l’argent. Le profit se partage entre puissants. Comme il est facile pour eux de fermer les yeux sur ce qu’ils ne veulent pas voir : le combat des Lakotas, la préservation de la nature, de ses espèces et de son écosystèmes, la sauvegarde des ressources naturelles de la rivière Missouri.
Parfois j’ai l’impression que nos combats sont vains. Que quoi que nous fassions pour changer la face du monde ou pour réveiller les consciences, les puissants n’auront de cesse de venir piétiner nos efforts. Je suis triste et en colère pour les Sioux de Pine Ridge, de Standing Rock et de Cheyenne River. J’ai le sentiment amer que nous répétons sempiternellement les mêmes erreurs et les mêmes exactions envers les communautés Amérindiennes… Et nous piétinons la nature par la même occasion.
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