Translate MY BLOG !

vendredi 10 septembre 2010

Chronique 2010 : Histoire de Musique, Elvis Presley "Love Me Tender"

Avant propos de la chronique :

Ce soir, nous fêtons la nouvelle vie de Sémy. Il a finalement décidé de suivre mes pas. Lui aussi quitte le royaume de Disneyland pour démarrer une nouvelle vie… Une vie consacrée à ses projets artistique.

Je me réjouis pour lui, même si dans mon cas personnel, pour l’instant, ce chemin est un échec. Cela fait quelques semaines que je me suis fais viré de chez Manoli… Mais je n’en ai encore parlé à personne. 

Durant cette fête, nous faisons aussi la connaissance d’Alex, le nouveau copain de Romain que nous accueillons à bras ouvert dans la bande. Eva, nous annonce être en contact avec un compositeur pour produire une maquette de chansons. Au milieu de ces bonnes nouvelles, je préfère ne pas trop évoquer mon cas désespéré. 

Je me contente de me laisser porter par la musique. Je profite de cette ambiance réconfortante et des excès que peuvent proposer ce genre de soirée. 
L’alcool aidant, je finis par me confier à Eva… Je lui raconte mon expérience désastreuse chez Manoli et cette journée humiliante au Printemps Haussmann. 

Tout en fumant ma clope et en regardant les quelques étoiles qui tapissent les nuits parisiennes, je me mets à rire… Cette situation est tellement ridicule. Je ris de bon coeur, un rire peut être amer mais libérateur. 

Maintenant que je me sens apaisé, je ressens le besoin de me réfugier dans les bras de ma mère comme un enfant. C’est ce besoin qui me fait écrire une nouvelle chronique entre deux verres de vodka citron et quelques chansons ringardes des années 90.  






Nous avons tous une chanson fétiche. Une chanson douce que l’on nous chantait avant de nous endormir. Cette semaine, ma chronique musicale vous parle d'une berceuse, d'une enfance et... De tant de rêves à atteindre durant la nuit.

Lorsque j’étais aussi haut qu’une chaise de jardin, j’aspirais à vivre dans le monde des adultes. Mes jeux dépeignaient ce désir insistant. Pourtant, aujourd’hui, j’aimerais me cacher derrière cette chaise de jardin et arrêter de jouer dans la cour des grands. Mais trop tard… La partie a commencé. Les dés sont jetés et les manches s’enchainent sans grand succès. 

Je regarde dehors… Il fait déjà nuit… Je déteste quand l’été commence à déserter Paris. Cette impression de vivre un peu plus dans le noir. J’ai toujours détesté les ombres nocturnes… Cette angoisse infantile me revient lorsque tout semble sombre et incertain. 

Je n’étais pas un petit garçon très courageux. Dans la nuit, j’agrippais Grisette d’une main et Papa Nounours d’une autre, les serrant contre moi. Mes deux amis de chiffons avaient (grâce à mon imagination) une conversation très poussée. Ces camarades de chambres savaient me réconforter afin  que je trouve lentement le sommeil. 

Puis, lorsque les nuits étaient trop froides ou plus inquiétantes… Il y avait toujours Maman. Elle venait m’offrir un instant rassurant qui emplissait ma chambre d’un parfum serein et doux comme une caresse. J’adorais ses berceuses nocturnes. Papa Nounours, gentiment posé sur l’oreiller et Grisette, dans mes bras. Nous écoutions attentivement Maman qui avec ses monologues sucrées, nous accompagnait bien au-delà des ombres. Là où les rêves seraient doux et clairs. 

Nous partagions des histoires… Parfois drôles, parfois poétiques, des souvenirs et des chansons… Il y avait aussi « Love me tender »… J’entends encore Maman me chanter cette berceuse… Cette mélodie que j’écoutais, souvent les yeux déjà bien lourds… 

Perdu quelque part entre ma chambre et mes rêves d’enfant. Je pensais certainement que ce joli rituel durerait toujours. 

Pourtant, c’est arrivé… Impossible de me souvenir quand… Mais, tout s’est arrêté. J’ai grandi, sans m’en rendre vraiment compte. Aspirant, espérant toujours devenir plus mûr, plus adulte, plus âgé, plus responsable. 

Puis, je suis partie, laissant seuls, mes colocataires de tissus face aux ombres de la nuit… Sans personne à consoler ou rassurer. Seuls face à une porte fermée que Maman n’ouvrira plus pour chantonner de doux refrains. 


Je regarde dehors, il fait nuit si tôt ce soir… J’ai grandi trop vite… Je n’ai plus peur que des ombres désormais… J’ai aussi peur de la vie qui va recommencer sa boucle infernale au petit matin… Et je pense que c’est ça… Etre un Adulte.

3 commentaires:

  1. j'adore ce texte j'ai l'impression d'etre retromber en enfance et j'aime le dernier passage de ton texte j'adhere a 100% tu a un reel talent pour ecrire et c'est toujours tres enrichissant de venir lire tes texte
    bisous bisous Monsieur l' ecrivain a bientot pour une autre chronique.
    Asco.

    RépondreSupprimer
  2. Ahhh le lien entre une mère et son enfant... on pourrait en établir des théories sur ce sujet !

    Comme toi je n'arrive pas à me souvenir du moment où ma mère a cessé de venir dans ma chambre le soir pour me faire un bisou avant de dormir ou me lire une histoire...
    Ce moment aussi quand tu te réveillais d'un cauchemar et que tu appelais maman à l'aide, n'attendant que son étreinte protectrice pour apaiser ta peur...

    C'est un lien unique et complexe à la fois. Un lien qui démarre in utéro, pour se poursuivre dans l'enfance jusqu'à ce que nous prenions notre envol... se détacher, s'éloigner et parfois perdre ce lien lorsque la mort vient récupérer son dû.

    C'est d'autant plus déchirant de voir qu'au final ce lien ne se rompt jamais, car même dans certains cris d'agonie de longue maladie ou de délires séniles, "maman" reste toujours la personne que nous n'oublions jamais...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est beau ce que tu dis et tellement vrai ! One devrait plus souvent crier au monde à quel point on aime ces Femmes. Ce sont nos premières héroïnes dans la vie, elles sont toujours fascinante, complexe et combative. Elles nous défendent, nous aiment, nous haïssent parfois, nous surprotège, elles sacrifient aussi souvent une part d'elle pour que l'on s'émancipe.

      Supprimer