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mardi 10 avril 2018

Chronique 2017 : La Tuque

Avant propos de la chronique : 
Le 2 août 2017, me voilà à La Tuque. Cette ville va être mon nouveau chez moi. Ma nouvelle place pendant un an. Il y a tant de choses à découvrir, une nouvelle façon de vivre à adopter et pleins de gens à rencontrer. Il est certain que La Tuque va me transformer... Et j'ai hâte de partir à sa découverte. 


Il est certain que la description que je vous ferais de La Tuque, ici, ne reflète certainement pas la réalité… C’est avant tout une image, une photographie de mes émotions à un instant précis où tout est nouveau… Où tout commence. 

A peine arriver par ici, j’ai posé ma valise et je n’ai eu qu’une hâte : découvrir ce nouveau paysage qui serait le mien pour une année. Le soleil rendait La Tuque sans nul doute bien plus rayonnante qu’elle ne l’est en réalité. Un centre ville calme et chaleureux avec ses terrasses, ses restaurants, des québécois qui jasent, se saluent…  Et qui font de même avec vous, alors que vous n’êtes Latuquois que depuis quelques heures. Il flotte un sentiment d’apaisement qui vous met le sourire aux lèvres. 

On est loin de la grande ville à La Tuque. On est entouré de collines et de falaises imposantes qui semblent veiller sur nous et nous garder à l’écart de l’effervescence du monde. Le train ne passe qu’une fois dans la semaine, la route est vieille et imparfaite. Les chemins n’ont qu’une seule destination : les larges forêts alentours. J’ai une joie dans le coeur, je me sens protégé des foules et des bousculades. Je ressens enfin la douceur de la nature et je comprends son chant qui m’appelle. 

Les maisons, les quartiers sont des livres ouverts par ici… Si vous prenez le temps de flâner dans les rues vous apercevrez les traces des hivers rigoureux de la Mauricie. Les imperfections, les craquelures et les fissures que les Latuquois adoptent avec résilience… Ces stigmates qui restent à vue et qui donnent à cette ville sa force, son empreinte et tout son charme.
Même en plein été, il n’est pas difficile de s’imaginer La Tuque sous son manteau de neige, tant elle reste naturelle et sans artifices.

J’ai pris les sentiers forestiers, ceux qui vous emmènent de la ville jusqu’au bord des ruisseaux. Ceux qui quittent les terrasses du centre pour enlacer les vertes collines. vous y suivez les chemins rocailleux qui traversent des sous bois frais où l’on entend le chant des oiseaux, le crépitement des troncs d’arbres centenaires, et le craquement des branches qui cèdent sous la course trépidante des écureuils… Et sans vous en rendre compte, ce spectacle extraordinaire vous ramène en ville, comme si La Tuque et sa nature étaient indissociables. 

J’ai suivis la voie de chemin de chemin de fer, celle par qui le train venait de m’abandonner. Cette voie envahit par les herbes hautes, comme pour nous rappeler qu’ici, nous sommes loin, que la foule est à des centaines de kilomètres…pour nous murmurer que La Tuque préfère la beauté des forêts et les étendues du Saint Maurice. Le soleil s’est couché avec majesté sur cette voie presque orpheline. J’ai pris une grande inspiration pour chasser une dernière fois les émotions de ses dernières 48 heures. 

Lorsque j’ai expiré mes peines, mes chagrins et mes adieux douloureux, les grillons se sont mis à chanter sous les herbes du chemin de fer. Je sais que je ne reverrai pas le train de Montréal avant des mois… Personne ne viendra me chercher ici, ici où tout est calme, tout est nature. Je n’ai plus besoin de courir, de faire semblant, de me hater dans la ville infernale. Ici à La Tuque, je peux penser à moi, je peux prendre le temps et écouter.     

Il est certain que la description que je viens de vous faire de La Tuque ne reflète certainement pas la réalité… C’est avant tout une sensation, un sentiment qui s’exprime à un instant précis où tout est nouveau… Où tout commence… Où je fais connaissance avec un nouveau chez moi. 

Un instant où je prends conscience que je suis sur le point de faire naitre un nouveau « moi »… Tout simplement.  



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