Chronique 2018 : Le monde dans mes mains

Avant propos de la chronique : 

Par une journée un peu fraîche de mai, je pars, avec mes camarades de l'école forestière, en prospection minière dans les forêts de La Tuque. L'occasion d'en apprendre un plus sur les pierres et leurs nombreux secrets. Même si ma vie semble fragile et de nouveau pleine de questions, ces roches aux belles couleurs sont là pour me rappeler que je resterai maître de mon destin quoi qu'il arrive...

Aujourd’hui j’ai tenu le monde dans mes mains.

Un bout d’éternité, froid et imparfait. 

Une roche sur laquelle je peux lire autant d’histoires que de mystères, 

autant de vérités que de secrets. 

Aujourd’hui, j’ai tenu le monde dans mes mains.

Un bout de mon univers, fort et imposant.

Une roche qui a autant voyagé que moi et même plus encore…

Une roche qui continuera son voyage bien après mon départ…

Aujourd’hui, j’ai tenu le monde dans mes mains. 

Un bout de pas grand chose, lisse et sinueux

Une roche bien plus imposante que ma propre vie… 

Un fragment de temps pour lequel je ne suis qu’une infime parenthèse. 

Aujourd’hui, j’ai tenu le monde dans mes mains. 

Un bout de lumière, brillante et changeante.

Une roche aux mille reflets, tantôt dorés, tantôt lilas ou rubis…

Un bijou qui rivalise aisément avec les trésors futiles de notre monde.

Aujourd’hui, j’ai tenu le monde dans mes mains.

Un bout de passé, moderne et novateur. 

Une roche sous estimée, délaissée et à peine regardée.

Une roche qui conserve en elle, les réponses aux questions de demain. 

Dans le monde, l’époque, le temps où je vis,

on m’a souvent dit que je n’étais pas grand chose. 

Que ma valeur était ridicule voire nulle.

Que seuls les puissants et les grands avaient une emprise sur le monde…

Mais c’était faux…

Aujourd’hui, j’ai le monde dans mes mains.

Il me donne la force de choisir ma route, ma vérité. 

M’offre l’opportunité de briller et…

peut être de laisser une infime part d’immortalité derrière moi.

Aujourd’hui, j’ai le monde dans les mains.

Oh bien-sûr je ne le garderai pas.

Ce monde est trop lourd à porter. 

Mais J’ai enfin compris le secret des roches… 

Elles, qui vous font croire qu’elles se dérobent sous nos pieds…

Qu’elles sont peu de choses…

Alors qu’en réalité ce sont elles qui nous tiennent dans le creux de leurs mains.