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mardi 2 octobre 2018

Chronique 2017 : Danse Autochtone


Avant propos de la chronique :
Nous sommes le 2 septembre 2017, jour du Pow-Wow de Wemotaci. Depuis mon arrivée à La Tuque, j’ai pu faire connaissance avec bon nombre de personnes qui ont bouleversé mes codes et ma réflexion. Mais je voulais aussi prendre le temps d’aller jusqu’à Wemotaci. D’apprendre une Histoire, un héritage qui n’était pas le mien. Apprendre et comprendre… Comprendre et partager… Partager et pardonner. Aujourd’hui je suis entré dans la danse autochtone et j’y ai trouvé le plus précieux des cadeaux pour un auteur : une nouvelle histoire à écrire.  

Cela fait longtemps que j’écris.
Que cette écriture est l’occasion pour moi de voyager, de m’échapper.

Mais au court de mes périples, mes histoires se sont perdues, quelque part, je ne sais où. Entre le chagrin et le deuil, entre l’échec et la médiocrité. Peut être me fallait-il une danse autochtone pour retrouver la route de l’inspiration.

Par ce beau mois de septembre, j’ai pris la route pour Wemotaci. Je n’avais pas conscience que la communauté Atikamekw vivait si loin de La Tuque. Dans ce bus, nous avons laissé derrière nous la ville et ses routes goudronnées. Nous nous sommes engagés sur un chemin de gravelles. Dans une forêt de conifères immenses et indescriptibles.

J’ignorais ce que j’allais chercher à Wemotaci. Un folklore ? une curiosité de touriste mal venue ? Dans le fond, j’avais hâte d’y arriver. Hâte de chasser le chagrin et le deuil, l’échec et la médiocrité. Hâte de voir les danses autochtones pour retrouver mon inspiration.

En arrivant à Wemotaci, j’ai d’abord été frappé par la pauvreté de ce lieu, enveloppé dans un écrin de nature. Je me suis senti étranger… Et après tout s’est ce que j’étais. Je me suis laissé guider par cette foule qui rejoignait le Pow-Wow.

Peu à peu, l’amour s’est installé en moi. Je n’étais pas seulement au milieu d’une nature immense, j’étais dans un sanctuaire. A la fois peu de choses mais pourtant exactement à ma place et légitime. Les musiques, les chants, les danses, le respect, la communion… J’étais venu en voyeur et sans m’en rendre compte je suis de devenu acteur de cette danse autochtone.

Au milieu de cette cérémonie, les témoignages étaient touchants et la célébration festive. Un des danseurs a alors pris la parole et à commencer à raconter sa visite à Pine Ridge et les difficultés que rencontraient les Lakotas de cette contrée oubliée des Etats-Unis. Nous avons prié ensemble et les Atikamekw ont ramassé des fonds pour pouvoir les aider un peu.

Pine Ridge est venu frapper mon cœur. J’y étais déjà allé, du moins dans mon imaginaire d’auteur. J’y avais absorbé des histoires, des personnages, des sensations que j’avais abandonné. Chankoowashtay, Dany, les plaines du Dakota… Des lieux, des émotions, des instants de vie que je m’étais approprié et que j’avais abandonné au milieu des boulevards parisiens.

En quittant Wemotaci, j’ai enfin compris pourquoi j’étais venu jusqu’ici. J’étais venu chercher des réponses, les clés égarées de mon inspiration. Je me suis mêlé à une danse autochtone dont je ne veux plus jamais sortir.

Ce soir, au calme dans mon appartement, j’oublie les paysages à la fenêtre. Ceux qui m’envoutent si souvent depuis mon arrivée. J’ai les yeux rivés sur le papier et je fais renaître une histoire perdue.  

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