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lundi 26 mars 2018

Préface de Julien Gaüzère (Il neigera bientôt sur Pine Ridge)


Préface de Julien Gaüzère 

« Donnez toujours un mot ou un signe de salut lors de la rencontre ou du passage d'un ami, ou même d'un étranger, dans un endroit isolé » Tecumseh, Chef Shawnee 1768-1813

Avant de vous inviter à vous perdre avec moi dans les plaines du mid-west des Etats-Unis, je me devais de vous expliquer la démarche et l’engagement qui me poussent aujourd’hui à écrire cette histoire.

Nous vivons dans une époque ultra-connectée, où l’autre n’est qu’à quelques pas de nous. Nous pouvons correspondre, échanger nous rencontrer et partager comme il n’a jamais été possible de le faire dans toute l’histoire de l’humanité… Pourtant nous bâtissons des sociétés individualistes, égoïstes ou la compétition et la loi des puissants pour les puissants règnent en maître… Quel paradoxe !

Les technologies nous rapprochent chaque jour davantage, et pourtant, nous nous battons toujours pour des frontières. L’autre reste l’étranger, l’étranger reste l’indésirable, l’indésirable doit rester invisible. N’est ce pas bien triste d’être aveugle face à la multitude de routes qu’il nous est possible d’emprunter ? Quel paradoxe !

Ce roman, Il neigera bientôt sur Pine Ridge, n’est pas seulement le portrait d’une Amérique en pleine essor à la sortie du 19e Siècle. C’est également une photographie amer d’une époque que nous reproduisons à l’infini. Ne vous y trompez pas, les thèmes abordés et les personnages que vous rencontrerez sont bien plus contemporains que vous ne le pensez. 

Tout petit, je vouais une fascination pour la culture Amérindienne, celle que voulait bien m’offrir entre autre le Cinéma ou la Télévision… En grandissant, en élargissant mon regard, en étant simplement curieux, j’ai découvert LES cultures Amérindiennes. Oui, elles sont multiples, diverses, elles possèdent chacune leurs rites, leurs légendes, leurs dieux, leur société, leur mode de vie, leur agriculture, leur commerce… En réalité elles n’ont qu’un seul point commun : les persécutions qu’elles ont et qu’elles subissent encore. 

Depuis ma petite France, où la seule question du moment était de savoir « si nos ancêtres étaient bien les gaulois ? », je pensais naïvement que les injustices et souffrances d’hier faisaient partie du passé sur le nouveau contient. J’étais moi même aveugle, recroquevillé derrière ma frontière… Moi qui pourtant me croyais ouvert sur le monde. Désormais établi au Canada, je ne peux faire que ce lourd constat : Le malaise est encore bien palpable à travers l’Amérique, les ennemis d’hier peinent à se comprendre et à marcher côte à côte.   

J’ai un profond respect pour ces femmes et ces hommes qui se battent jours après jours pour préserver leurs langues, leurs traditions pour obtenir de nouveaux droits et une vraie visibilité. Je sais qu’ils ont la force nécessaire pour mener à bien ces nouveaux combats. Ne vous y trompez pas, ils sont déterminés et convaincus… Nous avons tant à apprendre d’eux. 

N’allez cependant pas croire que ce roman est un plaidoyer pour les Amérindiens. Je serais une personne bien indélicate si j’octroyais cette fonction à mon livre. Je vous livre ici une simple histoire. Celle de personnages que rien ne semblait rapprocher et qui pourtant vont se trouver à travers leurs histoires et leurs parcours distincts, de nombreuses ressemblances.  

Ce livre n’est pas un témoignage, le reflet parfait d’une époque ou d’événements tragiques passés… Ce livre n’a qu’un seul et unique but : Nous offrir l’occasion de voir. 


  

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