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samedi 26 mai 2018

Chapitre 5 (Il neigera bientôt sur Pine Ridge)

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(Version Audio du Chapitre 5)

Chapitre 5 

Lorsque je revins dans la grange avec la bassine d’eau chaude que ma mère m’avait demandé, Chankoowashtay avait repris connaissance. Il perdait de plus en plus de sang, la paille qui jonchait le sol s’en était imbibée. Ma mère avec l’aide de la bassine d’eau chaude et d’un linge, prit soin de nettoyer la plaie ouverte du guerrier Sioux. De la paille et du sable s’étaient logés autour de sa blessure. Elle me demanda ensuite de lui ramener le matériel médical qu’elle avait conservé dans l’armoire de sa chambre. Je m’exécutais sans poser de question, de peur de voir Chankoowashtay mourrir dans nos bras. 

Ma mère était stressée à l’idée de faire cette opération. En réalité, elle n’avait pas apporté de soins à un homme depuis la fin de la guerre de Sécession. Ses mains tremblaient en agrippant les différents ustensiles. Chankoowashtay fixait le plafond de l’étable, il serrait les dents tant sa douleur le faisait souffrir. Le guerrier Sioux commençait à grelotter et ses yeux se révulsaient de temps à autre. Ma mère savait que ce n’était pas bon signe. Elle tenta de lui parler pour occuper son esprit. 

« Beaucoup d’Indiens présents à la bataille de Little Bighorn se sont enfuis après la victoire… Pourquoi êtes-vous revenus dans les Black Hills ? »

Avec difficulté, Chankoowashtay tenta de répondre à ma mère. Il s’interrompait de temps à autre pour hurler de douleur. Il continuait à regarder le plafond, sans prêter attention au fait que ma mère extirpait la balle qui était logée dans son abdomen. 

« J’ai quitté mon village avec neuf guerriers et deux braves de ma tribu. J’ai laissé derrière moi ma femme et mon fils. Je leur ai promis que je reviendrai… Que nous remporterions la victoire… Mais lorsque je suis revenu chez moi, le village n’était plus là »

Ma mère qui était concentré sur la blessure de Chankoowashtay, s’interrompit. Je me souviendrai toujours du regard qu’elle lui lança à ce moment précis. Elle commença à le regarder, non plus comme un guerrier rebelle, mais comme un homme remplit de désespoir. 

« J’ignore ce qui est arrivé à mon village… Il n’y avait aucune trace d’affrontements, aucune marque de violences… L’herbe dessinait encore les contours de nos tipis. J’ignore où sont partis les miens… J’ignore si notre campement s’est déplacé ailleurs dans les Black Hills ou si l’armée a conduit mon peuple vers la réserve de Pine Ridge… J’espère qu’ils ne sont pas là bas… » poursuivit Chankoowashtay. 

Nous avions beau vivre au plus près des tribus Lakotas de la région, nous ignorions beaucoup de choses sur le mode de vie de nos voisins amérindiens. Les conditions que leur offraient ses nouvelles réserves, nous étaient abstraites et surtout erronées. 

« Pourquoi ne souhaitez vous pas les savoir à Pine Ridge ? » interrogea ma mère pendant qu’elle reprenait avec minutie son intervention. 

Chankoowashtay semblait s’être accommodé à la douleur. Sa voix était posée et sûre, il ne s’interrompait plus pour hurler ou reprendre son souffle. Il expliqua longuement à ma mère le fonctionnement des réserves du pays. Beaucoup de tribus avaient déjà gouté à l’amertume de ces endroits. L’armée gardait certaines d’entres elles, comme des prisons à ciel ouvert. Dans ces réserves, parfois, les peuples autochtones étaient mélangés, sans tenir compte des rivalités entre tribus, ce qui donnait lieu à des bagarres qui amusaient les soldats. On ordonnait aux Indiens de laisser tomber leurs coutumes et leur mode de vie. Les tipis devaient être remplacés par des cabanes en bois, les cheveux des hommes coupés court comme les blancs et les tenues vestimentaires ancestrales abandonnées. Ils devaient aussi se convertir et apprendre la religion des « blancs ». Les tribus étaient souvent regroupées sur des parcelles de terres pauvres et peu fertiles. L’agriculture y était difficile et la chasse interdite. Les Indiens devaient donc compter sur les rations en nourriture du gouvernement qui étaient peu généreuse. Beaucoup d’entre eux se trouvaient être faibles, malades, sous alimentés tandis que d’autres, plongeaient dans l’alcool.      

« Je ne veux pas voir ma famille mourrir à petit feu dans un endroit comme celui là… » conclut Chankoowashtay. 

Il resta silencieux un long moment. Ses yeux commençaient à s’embuer de larmes qu’il tentait de contenir et de cacher. Le guerrier Sioux semblait dépassé par les événements qu’il vivait. Il prenait sans doute peu à peu conscience que son monde s’effondrait. 

« J’ignore si nous pourrons un jour revivre dans les plaines… Mais je veux y croire » 

Ma mère regardait de temps à autre Chankoowashtay avec compassion. Elle n’avait pas de mots assez fort pour soulager cette douleur. Elle avait beau soigner les blessures, les maux du coeur restaient, pour elle, une énigme. J’avais assisté à toute l’opération, sans même tourner mon regard face au sang. Je me souviens du sourire de ma mère lorsqu’elle réussit à déloger la balle dans l’abdomen de Chankoowashtay. Elle referma sa plaie et lui appliqua un bandage qui s’enroulait à sa taille. 

« Merci infiniment pour ce que vous avez fait… » ajouta Chankoowashtay en attrapant avec bienveillance les mains de ma mère. « Vous m’avez soigné et je ne connais même pas votre nom… » 
« Je m’appelle Margaret O’Sullivan et voici mon fils Dany, mais je crois que vous l’avez déjà vu » répondit ma mère tout en m’invitant à m’approcher un peu plus du guerrier Sioux. 

Chankoowashtay esquissa un timide sourire et se saisit de mon loup en bois que j’avais gardé dans mes mains durant tout ce temps : « Je t’avais dis que le loup est un guide… Et bien vois-tu petit, il m’a conduit jusqu’à toi… Il montre toujours la bonne voie ». Après avoir porté le loup à son coeur, il le reposa dans mes mains. 

Ma mère suggéra que nous laissions Chankoowashtay se reposer et reprendre des forces. Elle lui déplia une large couverture et un oreiller rembourré de plumes d’oies pour maintenir sa tête. Exténué par les mésaventures qu’il venait de vivre, le guerrier sioux s’endormit. Nous quittâmes la grange le plus discrètement possible. 

La nuit se passa sans encombres. L’orage quitta les plaines, la pluie cessa peu à peu et au petit matin, un grand ciel bleu s’était emparé des alentours de la ferme Flanagan.
Après avoir pris notre petit déjeuner dans la maison, ma mère et moi, retournâmes au chevet de Chankoowashtay. Elle voulait s’assurer que sa blessure reste propre pour que la cicatrisation se passe au mieux. Lorsque nous entrâmes dans l’étable, le guerrier sioux était déjà réveillé. Il s’était saisi d’un morceau de bois qui se trouvait au milieu de notre réserve pour les hivers difficiles. Il le sculptait à l’aide de son tomahawk, ce qui visiblement l’aidait à garder son calme. J’avais hâte de découvrir quelle création il préparait. 

Ma mère retira soigneusement les bandages de Chankoowashtay. Elle semblait rassurée par la couleur et l’aspect de sa cicatrice. Elle commença à nettoyer les contours de sa blessure et à préparer de nouveaux pansements. Le Lakota la regardait avec attention et admiration. Il trouvait ma mère précise dans ses actions et délicate dans ses gestes. 

« Dites-moi Margaret, où avez vous appris l’art de la médecine ? » demanda Chankoowashtay tant il était impressionné.

Ma mère ne pu s’empêcher de sourire à cet instant. Elle paraissait flatter que cet indien s’intéresse à son histoire et ses qualités. Tout en continuant à préparer les bandages, elle commença à raconter son histoire… Une histoire qui était inconnue à Chankoowashtay autant qu’à moi.  

En 1857, alors qu'elle se nommait encore Margaret Elisabeth Anne Brennan, elle vivait dans les vallées mystérieuses de l’Irlande, dans un petit village appelait Castlemaine. Elle avait 10 ans et son destin allait prendre un tournant assez inattendu cette année là. La vie en Irlande était devenue difficile… Très difficile. La famine qui frappa le pays entre 1845 et 1852, laissa les habitants dans la misère et la maladie. Les terres peinaient à redevenir généreuse. Ma mère et sa soeur, tante Kathleen, qui avait 13 ans connaissaient très bien les plaines irlandaises, les bois légendaires et les ruisseaux qui traversaient Castlemaine. Elles partaient souvent toutes les deux en expédition, dans la nature, pour ramener à leur mère différente herbes médicinales. Celle ci s’appelait Deirdre mais au village, elle était surnommé Baintreach Cailleach : la veuve sorcière. Les gens la soupçonnaient sans trop avoir de preuve, de posséder des pouvoirs magiques et de connaître le monde des fées. Deirdre ne faisait en réalité que perpétuer des connaissances très anciennes sur la médecine des plantes. Elle venait souvent en aide à ceux qui lui demandait conseil. Deirdre élevait ses deux filles seule. Elle avait à coeur de leur transmettre son savoir. Si bien que ma mère développa très jeune un attrait pour la médecine par les plantes.  

Malheureusement, la situation étant si rude à cette époque, Deirdre décida qu’il valait mieux quitter l’Irlande, pour le bien de ses filles.  C’est donc par une journée pluvieuse et brumeuse qu’elles quittèrent toutes trois cette terre qu’elles chérissaient tant. Elles embarquèrent à bord d’un navire en partance pour l’Amérique.  Ma mère ne vit même pas une dernière fois les vallées, les falaises abruptes, les ruisseaux généreux. Le brouillard cachait les dernières beautés de son pays… Comme si la magie de l’Irlande était partie avant elle.


Les conditions à bord de ce navire furent difficiles. Les Irlandais fuyaient en grand nombre en rêvant des Etats-Unis. Tous espéraient une vie meilleure. Mais le véritable défis à bord de ce vaisseau chancelant était de survivre. Les maladies se propageaient et les solutions pour les éradiquer… étaient souvent vaines. La nourriture était pauvre, en raison de la famine et de la précarité des Irlandais. Le peu de denrées disponibles étaient dévorées et souillées par les rats. Deirdre, avec l’aide de ma mère, tentait de soigner du mieux qu’elle pouvait les gens souffrant. Elle avait emporté avec elle quelques plantes mais hélas pas assez pour toute la traversée.  

Par chance, à bord se trouvait également un docteur : Le docteur John Crowley. Un homme d’une quarantaine d’année qui appartenait au haute sphère de la société Irlandaise… Seulement sur le bateau, la misère ne faisait pas de distinction de classes. Tout le monde par ici avait laissé une vie et des certitudes derrière lui. Le docteur Crowley proposa très vite à Deirdre de l’assister. Ensemble ils ont sauvé de nombreuses vies malgré des pertes innombrables. Pour assurer l’hygiène à bord, les corps des défunts étaient jetés à la mer. Une courte cérémonie sur le pont du navire était organisée… Des chants irlandais et des prières pour espérer que ces corps lâchés dans l’océan déchainé puissent malgré tout trouver la paix. 

Ma mère aussi commença à assister le Docteur Crowley au coté de Deirdre. Il lui appris à faire des sutures, la toilette des malades ou apaiser leurs fièvres. Elle découvrit, grâce à lui, une forme inconnue de médecine. Une médecine qui la fascinait. Elle admirait cet homme toujours calme et prévenant avec ses malades. Il savait être agressif face aux virus qu’il défiait et doux avec les âmes qui glissaient vers la mort. Tout cela fit oublier à ma mère la dureté des jours et la longueur de ce voyage. Par un matin ensoleillé, elle vit pour la première fois New-York.  Le New-York qu’elle découvrit depuis le bateau, ne possédait que peu de ressemblances avec celui que je vis bien des années plus tard : Pas de statue de la liberté, pas de port délimité, pas de grand immeuble non plus. Pourtant elle resta subjugué par l’immensité et la grandeur de New-York car cela n’avait rien de comparable avec les vallées et les villages de l’Irlande.   

En descendant du navire, les Irlandais devaient passer un examen médical, s’enregistrer et bien sûr payer le droit d’entrer sur le sol américain. Certains avaient la chance de retrouver de la famille déjà sur place… Mais pour les autres, c’était le début d’une vie précaire et incertaine. Deirdre tomba malade à son tour, peu de temps avant d’arriver à New-York. Elle fut donc placée en quarantaine avec ma mère et tante Kathleen. Les deux petites filles étaient perdues et inquiètes. Les infirmières et les médecins ne leur adressaient pas la parole et les laissaient dans le doute concernant l’état de santé de leur mère. 
Le Docteur Crowley aurait très bien pu démarrer sa nouvelle vie à New-York dans la minute. Mais il ne pu se résoudre à abandonner Deirdre et ses filles, auxquelles il s’était beaucoup attaché durant ces longues semaines. 

John Crowley tenta tout ce qui était en son pourvoir pour sauver Deirdre. Mais la jeune sorcière irlandaise avait développé un scorbut, possédait plusieurs morsures sérieuses de rats et ses carences l’avaient fortement amaigri. Crowley ne voulait pas que les filles voient leur mère partir si tristement. Il les préserva donc de cette image et laissa Deirdre mourir avec apaisement dans ses bras, comme il savait si bien le faire.
Après son décès, Il fut décidé que ma mère et tante Kathleen resteraient avec le Docteur Crowley. Les deux soeurs se retrouvaient donc dans une ville nouvelle, loin de leurs racines  et aux côtés d’un homme dont elles ignoraient encore tant de choses. 
Lorsque ma mère acheva son histoire, elle était au bord des larmes. Les blessures du passé semblaient encore ouverte. Chankoowashtay ne trouvait pas les mots pour la réconforter… Et moi non plus d’ailleurs. Il se contentait de la regarder avec bienveillance pendant qu’elle achevait de lui poser son bandage. 

« Ma soeur et moi avons reçu beaucoup d’amour de la part du Docteur Crowley. Il nous a élevé comme si nous étions ses propres filles. Puis assez vite, lorsqu’il ouvrit son cabinet médical, j’ai commencé à travailler à ses côtés et à l’assister comme à l’époque où nous étions sur ce navire » Acheva ma mère toujours sur le fil de l’émotion. 

« Qu’est devenu le Docteur Crowley ? » demanda Chankoowashtay, se rendant bien compte que l’issue de cette histoire laissait encore une lourde cicatrice dans le coeur de ma mère. 

Elle commença à raconter brièvement ses années d’infirmière durant la guerre de Sécession. Elle y découvrit des blessures qu’elle n’avait jamais imaginé. Elle soignait en priorité les soldats des troupes du Nord mais il lui arrivait aussi de devoir prendre soin de certains confédérés. Ma mère, malgré ses convictions forte et sa tolérance, se rendait bien compte que tous les hommes se paraient de la même faiblesse sur les lits des camps de fortunes dont elle s’occupait. Ils appelaient leurs femmes, leurs enfants, leurs mères… Ils devenaient spirituel ou expiaient leurs dernières fautes. Ma mère les écoutaient sans jugement. L’horreur de cette guerre surpassait les querelles et les rivalités.  

Elle nous confia son pire souvenir de guerre… Ce fut après la bataille de Gettysburg, le 3 juillet 1863. Pour beaucoup, elle marqua un tournant dans l’issue de la guerre de Sécession. Les sudistes durent faire face à une défaite écrasante. Mais malgré cette victoire, les pertes humaines des deux camps étaient trop atroces pour célébrer quoi que ce soit. Ma mère, avec les autres infirmières et médecins, était sur le qui-vive pour soigner au plus vite un maximum de soldats. Elle passait de blessures par balle en amputations, de hurlements en gémissements, de larmes en apaisements, de victoire en défaite… Il n’y avait pas une minute de répit ce jour là… Pourtant elle se souvint de l’heure exacte, où George Armstrong Custer, jeune général de la brigade des engagés volontaires à cette époque, arriva sous la tente avec à son bras, le Docteur Crowley grièvement blessé. 

Crowley avait reçu des tirs de grenaille de plomb dans le cou. Son sang jaillissaient de toute part, depuis sa carotide jusqu’à son torse. Custer tentait tant bIen que mal de retenir les écoulements avec ses bras et quelques foulards militaires déjà bien trop souillés. Il appelait à l’aide au milieu de brouhaha et des va et viens des soignants débordés. Ma mère allongea John Crowley mais ne put intervenir sur ses blessures. Elle s’occupait déjà de soigner plusieurs hommes dont la vie n’était pas menacée. Elle savait que malheureusement, Crowley n’avait aucune chance de survivre à ses blessures. Ma mère hurlait à travers la tente pour demander de l’aide…

« Quelqu’un pourrait s’occuper de mon père ???!!! »

Mais personne ne semblait disposée à pouvoir l’opérer. Il y avait trop de soldats et pas assez d’infirmiers. Crowley regardait ma mère se démener et s’appliquer sur chaque patient. Il esquissa un sourire apaisé et fier.
Ma mère sentant qu’il commençait à trépasser, tenta de lui parler pour le garder éveillé et pour le rassurer. « Tenez bon Père, je vais m’occuper bientôt de vous d’accord ! » 
Avant de se laisser partir, il chuchota à celle qu’il avait toujours considérait comme sa fille : 
« C’est la première fois que tu m’appelles Père… Je suis si fière de toi Margaret »  

Ma mère nous raconta les larmes de Custer et ce sentiment d’abandon qu’elle ressenti en posant le drap blanc sur le visage endormi de Crowley. Elle revivait à nouveau la perte de l’Irlande, de sa mère Deirdre et se retrouvait cette fois réellement orpheline. Custer resta longtemps sous la tente après cette bataille. Il observait avec colère et chagrin, les pertes qu’il venait de subir. Ma mère n’avait pas de mots assez fort pour lui ce soir là. Elle se souvient juste qu’ils transportèrent tous les deux les corps à l’extérieur et que même s’il restèrent silencieux une bonne partie de la nuit, leur simple présence apaisait leurs douleurs mutuelles. 
Chankoowashtay découvrait avec ce récit, l’horreur de la guerre à travers le regard des ‘’blancs’’. Il voyait aussi le général Custer sous un autre jour.

« Nous n’avons visiblement pas connu le même homme. Vous avez eu le privilège de connaitre George Armstrong Custer et j’ai eu la malchance de croiser la route du général Long Cheveux » ajouta Chankoowashtay comme pour lui rendre hommage. 
Je me demanderai toujours ce qui traversa l’esprit du guerrier Sioux après ce récit de ma mère. Lui qui avait affronté Custer et qui n’avait connu que l’assassin des tribus indiennes et le chercheur d’or des Black Hills. 

Chankoowashtay visiblement assez mal à l’aise, se leva et commença à rassembler ses affaires. 
« Je pense que je vous ai causé assez d’ennuie, il vaudrait mieux que je parte… » 
Ma mère, toujours prévenante avec ses malades, retint le Lakota qui était encore faible. 
« Vous ne pouvez pas reprendre la route dans cet état. Votre blessure doit cicatriser. J’aimerai vraiment que vous restiez ici encore quelques jours. Le temps de reprendre des forces. N’oubliez pas que les soldats et le Sergent Thomas vous cherchent. S’ils vous trouvent dans cet état ils vous tuerons ! »  

Ma mère savait que Chankoowashtay avait hâte de retrouver sa famille et son village. Au fond d’elle, je sais qu’elle imaginait le pire concernant le devenir des siens. Grâce à cet indien, elle commençait à ne plus croire au bienfait de Pine Ridge et à la présence des réserves dans le Dakota. Elle resta silencieuse un moment puis eu une idée assez éclairée. Elle proposa à Chankoowashtay de rester à la ferme Flanagan jusqu’au retour d’Elliott. 

« Une fois que mon époux sera revenu des Black Hills, il pourra peut être vous ramener auprès des vôtres ? Peut être les aura t-il vu ou sera t-il où ils se trouvent ! Mon époux connait très bien les Lakotas et je suis sur qu’il vous aidera avec plaisir. Acceptez notre aide… S’il vous plait »     

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