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mardi 9 octobre 2018

Chronique 2018 : Les Sorcières

Avant propos de la chronique : 
Dans la vallée, si vous êtes attentifs, vous pourrez entendre les sorcières. Elles m'ont appelées lorsque j'étais tout petit... Elles m'ont murmurées des histoires, des secrets, des légendes. Leur souvenir est partout ici, de Sare à Zugarramurdi... Cela fait des jours que je reprends plaisir à me perdre sur le chemin de pierre et à retrouver ces valeurs qu'elles m'ont transmises. 

Je me suis toujours demandé pourquoi mes écrits et mes inspirations me ramenaient souvent vers la forêt… Vers les pierres et les rivières. 
C’est sur les chemins de pierre, sur les pistes délaissées, que mes mains et mon esprit communiquent le mieux. 

J’ai souvent chercher à comprendre et pourtant… J’avais déjà la réponse. Je porte en moi un pays, un héritage de légendes. Les terres basques sont aussi mystérieuses qu’accueillantes… Aussi énigmatiques que généreuses. En suivant les pierres et les stèles le long des villages, si vous êtes attentif et un temps soit peu rêveur, vous pourriez déjà entendre le murmure des sorcières qui vous attirent dans la forêt. 

Je les ai suivis plus d’une fois ces sorcières basques. C’est-elles qui m’ont invités à m’égarer, à m’assoir et attendre… Attendre les mots, attendre les idées et les voyages qui se cachaient en moi. Lorsque je n'étais encore qu’un enfant, elles m’effrayaient et perturbaient mes rêves. Je les imaginaient malfaisantes et sournoises. Je craignais les grottes où elles se cachaient et les places où, jadis, elles furent jugées et brûlées. 

Avais-je raison de me méfier des sorcières basques ? D’années en années, j’ai épousé leurs coutumes et leurs rites. J’ai appris à écouter l’arbre qui parle au vent et à suivre, sans bruits, le loup qui rejoint la montagne. Les sorcières basques m’ont aidé à trouver une spiritualité que l’église me refusait. Aujourd’hui sur les routes de Sare et Zugarramurdi, les sorcières ne sont plus que de lointain souvenirs… Des reliques de musées qui ont délaissé les grottes et les bords de ruisseaux. 

Aitatxi et Amatxi (Grand-père et Grand-mère en basque) m’avaient toujours déconseillé de les suivre. Ils m’avaient raconté leurs histoires et leurs pêchés. Pourtant comme les enfants naïfs des contes, je ne les ai point écouté. J’ai laissé les sorcières m’adopter… Elles m’ont chuchotées des histoires… Elles m’ont fait rencontrer certains de mes personnages les plus précieux. Les sorcières basques ne me quittent jamais… Je les porte en moi. Où que j’aille, j’entretiens avec force les valeurs qu’elles m’ont inculqués et je préserve la nature qu’elles m’ont offertes. 

J’étais parti si loin de la maison… Si loin et pourtant je reconnais encore les chemins, je retrouve avec émotions les grottes et les cachettes des vieux hiboux. Je caresse de mes mains les pierres où ruissellent avec parcimonie les eaux fraîches des Pyrénées. Elles savaient que je reviendrais vers elles… Les sorcières basques.           

Je me suis toujours demandé pourquoi mes écrits et mes inspirations me ramenaient souvent vers la forêt… Vers les pierres et les rivières. 
C’est sur ces chemins de terres et sur ces pistes délaissées que mes mains et mon esprit communiquent le mieux.

Je l’avais sans doute oublié… Mais je ne me suis pas seulement laissé envouté par les sorcières des bois sombres… Je me suis laissé séduire par cette terre. 

Où que j’aille, je la porte en moi… Cette terre de légende.   

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