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lundi 31 octobre 2016

Chronique 2016 : Le message que je laisserai...

Avant propos de la Chronique : 
L'automne laisse tomber les dernières feuilles à ma fenêtre. Il y a tant d'histoires dans ma tête. J'ai l'impression d'avoir écrit tant de choses et si peu à la fois. Tandis que je prépare toujours mon futur roman sur les Amérindiens et que j'observe avec colère mon pays se passionner pour le replis sur soi, je m'interroge sur le message que je laisse derrière moi en tant qu'auteur... 

Lorsque j'ai commencé à écrire, tout seul, sans véritable amis dans les couloirs de mon lycée, je ne rêvais que d'une chose : créer un art assez puissant pour rendre mon monde moins cruel. 
Je pensais que l'écriture allait me construire, me sauver, m'élever. Mais ils se sont entêtés, les jaloux, les incultes, les aveugles, à marcher sur mon art, à salir ma sensibilité et dévaloriser mes aspirations. 

J'ai compris à cet instant que mon écriture ne serait pas uniquement un jardin secret, un endroit paisible et serein... Je me suis rendu compte qu'écrire serait un combat, un choix que je devrais justifier au quotidien. Ecrire, ce n'est pas métier, écrire ce n'est pas une voie, ce n'est pas une carrière, ce n'est pas une fierté. Ecrire, c'est une douleur. C'est une malédiction qu'une mauvaise fée vous a jeté.  Ecrire, c'est vivre, ressentir et contenir sa sensibilité, c'est boire et s'enivrer de celle des autres. Ecrire, c'est perdre pied, se noyer, mourrir à chaque phrase et renaitre à chaque feuille. 

Ecrire, c'est savoir interpeller l'ignare et fasciner l'érudit. C'est savoir poser son avis sans froisser celui des autres. Ecrire, c'est avoir le talent d'interloquer sans bousculer, de changer sans détruire, de heurter sans blesser... D'années en années j'ai emprunté ses chemins : Tantôt avec habileté, tantôt avec lourdeur. J'ai raturé des phrases, j'ai déchiré des feuilles, j'en ai adulé d'autres que j'ai haïe par la suite... Car c'est aussi cela écrire : ne jamais être satisfait, ne jamais s'arrêter... Toujours chercher son message. 

Mais quel message laisse un écrivain derrière lui ? Durant de nombreuses année j'ai répété à ceux qui voulaient bien me lire que je ne portais pas de messages dans mon écriture... Que j'écrivais à l'instinct, à la passion, sans vraiment chercher à laisser une trace de ma pensée profonde. Je dois reconnaitre aujourd'hui que j'avais profondément tort. Je n'écris pas par hasard... Je porte un message, je porte des convictions, des choix et j'espère à ma manière laisser derrière moi l'opportunité à mes lecteurs de s'interroger... Peut être même de me suivre ou me rejoindre dans mes points de vues. 

Je hais éperdument le monde dans lequel nous vivons. Ce monde d'égoïste qui détruit par profit, qui oubli ses valeurs  et qui ne sait plus tendre la main à l'autre. Je suis l'écrivain d'une époque qui s'auto-détruit. Il se trouve là mon message... J'espère, je souhaite, je prie à chaque mot pour pouvoir changer le monde... et même si je n'y arrive pas, au moins montrer qu'il est possible de se passionner pour tout et pour tous. Pouvoir prouver à ce monde égoïste que partout où je vais, je suis chez moi, du moment qu'il y a aussi un chez toi.

J'espère que personne n'oubliera jamais mon message... Et j'espère pouvoir le glisser dans le plus d'oeuvres possible avant la fin de mon art et l'arrivée de mon point final.   

2 commentaires:

  1. Écrire c'est aussi s'exposer aux yeux du monde extérieur, avec toutes les conséquences que cela implique du fait de l'interprétation de chacun.
    On peut être surpris de la portée de nos écrits, rendant cet art dangereux à manier.
    Pendant que certains créent leur monde et dansent avec leur écrits, mêlant entrechats et pirouettes devant des spectateurs attentifs au moindre faux pas suspect, d'autres tirent à vue sur le peuple en zappant complet les conséquences de leurs dires.

    Je ne veux pas mettre les pieds où il ne faut pas, mais regarde la portée de certains livres saints... ça pousse à réfléchir sur le message que l'on veut passer, les interprétations et l'usage que l'on en fait.

    Continue d'écrire pour toi, affichant tes valeurs sur le monde et qui sait jusqu'où tes écrits iront.

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    1. Ce texte, je l'ai écrit dans une période où j'avais encore beaucoup de rancoeur envers ces liens qui me poussent sans cesse à écrire.
      Je ne pense pas qu'aujourd'hui j'écrirai le même texte. Il est vrai que j'ai toujours les mêmes combats, les mêmes convictions, que je suis toujours quelqu'un de très empathique mais je suis fier de porter mon art et persuadé qu'il aura un jour son utilité. Je n'écris plus que dans la douleur, j'écris aussi dans l'apaisement et le bien être.

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