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samedi 5 mai 2018

Chapitre 14 (Le Journal d'un auteur perdu)


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Cher journal... Je te souhaite une bonne année



Fin décembre 2010, 

La fin de l'année approche. La neige a enfin quitté les trottoirs parisiens. Finis les retards dans le métro où les embouteillages dans la capitale... En fait non pardon, je vous dis une bêtise : il y a toujours des embouteillages à Paris, ça fait partie de notre patrimoine.

Après le travail, ces derniers temps, j'apprécie me poser sur les terrasses des cafés pour écrire tout en dégustant une boisson chaude. J'observe les gens et je gratte quelques idées... Les gens pressés, les gens stressés, les gens ébahis ou amoureux. J'ignore à quelle catégorie j'appartiens. Je m'offre la prétention d'écrire comme si j'étais au dessus de la foule alors qu'en réalité je ne suis qu'une âme que l'on bouscule comme toutes les autres dans les couloirs du métro.

Tandis que la serveuse m'apporte un chocolat liégeois, je continue à écrire quelques chroniques pour mon blog. Depuis peu, les lecteurs sont de plus en plus nombreux, je compte vraiment les fidéliser. Je fais donc en sorte de sortir une chronique chaque semaine. J'aime énormément ces petit pans d'écriture qui me plonge dans mon intériorité et mes ressentis... Seulement voilà, tout cela m'éloigne de mon idée de roman et de mes personnages fantastiques. Cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas posé une idée concrète à propos de cette histoire... Comme si je m'en désintéressais en quelque sorte... Je tente de ne pas m'inquiéter... après tout l'inspiration est quelque chose d'aléatoire.

Tout en continuant à analyser les gens qui défilent devant moi, j'aperçois Jules, dans cette foule pourtant si dense. Je fais tout pour attirer son attention avec astuce et discrétion. Lorsqu'il m'aperçoit enfin, son visage arbore un large sourire... Le même sourire qui m'avait tant charmé à notre rencontre au bar privé il y a quelques semaines. Il ne tarde pas à venir s'assoir à mes côtés sur la terrasse.

"Eh Little Things comment vas tu ? tu as passé de bonnes fêtes ?"

bon, pour vous dire vrai je n'ai vraiment pas envie de lui raconter mon Noël en demi-teinte car je vais devoir parler une énième fois de Charles et vraiment, j'en ai assez ! 

J'aime ce petit surnom qu'il m'a donné. Cela me donne l'impression d'être spécial et surtout cela me rassure sur la portée de mon blog "All The Little Things". 

j'esquive donc habilement cette question en parlant de mes derniers écrits. J'en apprends aussi un peu plus sur le beau Jules. Il travail pour une boite de production de la télévision. Il a fait plusieurs années d'études théâtrales et son rêve, c'est de devenir acteur bien-sûr. Je pourrai boire ses paroles pendant des heures mais mon portable sonne à plusieurs reprises depuis quelques minutes. Il s'agit de Romain, Sémy et Eva qui m'appellent chacun leur tour. Nous devons nous retrouver pour la préparation du nouvel an. Ces sonneries sont là pour me rappeler que je dois mettre fin à cet instant délicieux avec Jules.

J'expédie quelques peu les derniers sujets de notre conversation. Jules sort de son sac une invitation pour une soirée du nouvel an dans le bar où nous nous sommes rencontrés.

"J'organise à nouveau une soirée, il va y avoir une ambiance de folie, j'aimerai beaucoup t'y voir..."

Jules voit se dessiner une gêne sur mon visage alors il réplique sans plus attendre avec humour :

"C'est promis je ne laisserai pas notre ami animateur télé t'approcher à moins de trois mètres !"

Il est tellement charmant, attentif et bienveillant que j'aurai pu l'embrasser là... Devant des inconnus... Mais je suis quelqu'un de réfléchis et surtout de bien élevé.

"C'est gentil, j'apprécie ton invitation mais j'ai déjà une soirée avec mes amis"

J'ignore si il est déçu. Je ne perçois pas vraiment d'émotion dans son regard. Il range son invitation et me dis au revoir avec son ton si amical avant de disparaitre à nouveau dans la foule. Mon téléphone sonne une nouvelle fois. C'est Romain. Cette fois je réponds et à cet instant je réalise à nouveau que je n'ai pas demandé à Jules de me donner son numéro... Il n'y a plus de doute, je suis un idiot. 



Après avoir fait les courses pour le repas du nouvel an avec Romain, Eva, Sémy et Fred... Des courses qui sont essentiellement faites de bouffes premiers prix et d'alcools... Je passe la fin de soirée chez Sémy pour refaire le monde tout en fumant des clopes, une bière à la main. Sémy est assez fier de lui, les dernières semaines lui ont été assez inspirante. Il a pas mal avancé sur son projet de long métrage. Il m'en expose les grandes lignes, tantôt en me faisant lire des bribes, tantôt en me jouant des scènes. Tout en l'écoutant, je réalise à quel point il travaille dur pour réaliser son rêve... Surement beaucoup plus que moi. Je me demande si nous sommes tous égaux sur le fil de l'inspiration ? Une chose est sur, Sémy fait partie de ces personnes qui sont capables de créer en toute vitesse. Je m'interroge... Pourquoi je n'arrive pas à avancer mon roman ? Mon travail et mon rythme de vie m'empêchent t'ils d'être créatif ? ou ne suis-je tout simplement pas sur le fil ?

La soirée du 31 décembre, nous allons tous chez Romain et Alex. Il est vrai que l'appartement de Romain n'est pas plus grand que le mien ou celui de Sémy mais son avantage, c'est qu'il possède un petit balcon pour prendre l'air. J'arrive à la soirée avec Sémy. Nous retrouvons quelques amis que nous n'avions pas vu depuis quelques temps... Comme Virgile, un de nos anciens collègues du parc d'attraction ou encore Eileen, une allemande, ancienne colloc' de Romain... Tout deux sont venus accompagnés de leur moitié.

Après tout ce temps, la joie de se retrouver, se lit sur nos visages. Virgile est un garçon que j'aime beaucoup, quelqu'un de droit, sincère mais aussi tellement fun et léger, je le considère un peu comme un grand frère. Eileen, a été là pour moi, tout comme Romain, durant ma rupture avec Charles puisque j'étais allé vivre chez eux en ce temps là. S'il ne fallait retenir qu'une chose d'Eileen, ça serait son sourire... c'est une fille solaire et généreuse.

En faisant un rapide tour d'horizon des invités de la soirée, je réalise qu'il n'y a que des couples autour de nous. Un malaise commence un peu à m'habiter, puisque les conversations tourne assez vite autour des préoccupations des couples : la décoration d'intérieur, les recettes de cuisines et les prochaines vacances en amoureux. Je réalise que le temps où nous étions de jeunes adultes déchainés qui ne pensaient qu'à faire la fête est bien loin derrière nous. Sommes-nous devenus ennuyeux ?

Sémy et moi, nous retrouvons rapidement sur le balcon à fumer pendant qu'à l'intérieur les couples se font un "concours" de bonheur. Je tente d'appeler Eva sur son téléphone. J'ignore pourquoi elle n'est toujours pas là !... Une autre célibataire dans cette soirée me ferai le plus grand bien.

"Eva ! Mais t'es où ? la soirée a commencé !"

Tandis qu'Eva tente de m'expliquer qu'elle sera en retard, je perçois en arrière fond de la musique et des rires...

"Eva tu es à une autre soirée ?"

Mal à l'aise, elle essaye de se justifier. Eva, comme à son habitude a accepté plusieurs invitation de soirée... Et elle se retrouve à faire un marathon de fête à travers Paris, passant d'une ligne de métro à l'autre et d'appartements en appartements !

"Je vous promet que je serais avec vous à minuit pour la nouvelle année ! je fais vite !"

Du coup, il ne nous reste plus que la boisson, en espérant que l'amusement, lui, arrivera avant minuit. Heureusement Fred ne tarde pas à faire son entrée chez Romain. Très vite, le voilà avec nous sur le balcon : le clan des célibataires. Mais pour Fred, hors de questions que l'on ne s'amuse pas. Discrètement, il nous entraine dans l'appartement au milieu des couples... Sans que personne ne s'en rende compte, nous prenons en otage la playlist de la soirée et remplaçons les musiques Jazz-lounge par de la pop dépassée mais entrainante !

En quelques minutes, le petit appartement de Romain se change en Dance Floor. Tout le monde danse, chante et rigole. Je suis soulagé, finalement nous avons retrouvé notre légèreté ! Alors que minuit approche, nous accueillons 2011 avec optimisme tout en hurlant sur la chanson "Fireworks" de Kathy Perry. Tandis que nous rigolons et retrouvons notre insouciance d'autrefois, je ne réalise même pas qu'Eva tente de nous appeler depuis plusieurs minutes... Elle se retrouve toute seule en bas de l'immeuble tandis que les feux d'artifices envahissent le ciel.






Paris, Moi et... un Roman
(Chronique publié le 23 janvier 2011 sur le blog)

J’adore cette sensation que procure l’entrée en scène d’une toute nouvelle année. Cette impression de tout voir d’un regard neuf, que le rideau s’ouvre sur un infini plus riche et plus prospère.
Oui, Ce sentiment exquis qui ne dure en réalité que cinq minutes. Juste le temps de déboucher le champagne à minuit, de servir une coupe à ses plus fidèles amis entre minuit deux et minuit trois, de tremper ses lèvres dans ce mousseux généreux à minuit cinq et hop… Vous voilà face à la réalité. La vie vous a encore dupé et cette mascarade repart pour une boucle supplémentaire. 
Mais cette année je me suis promis que ce sentiment, j’allais tout faire pour le garder près de moi… Pour ne pas le lâcher. Car cette fois, c’est la concrétisation de mes projets. Il est grand temps que je saisisse ma chance. Le soleil se lève et vient se poser sur mes derniers écrits non loin desquels je me suis endormi… Il est parfois (même souvent) très dur de gérer une passion en plus d’un travail. Et quel travail ! Avec un petit smic, juste assez pour payer mon loyer et faire quelques courses… il semble évident que ce n’est toujours pas ce mois-ci que je ferais les boutiques pour m’offrir quelques nouveaux vêtements. Il y a des matins comme celui là, où je demande pourquoi je ne me décide pas (une bonne fois pour toute) à faire carrière au lieu d’enchaîner des petits jobs où l’on m’exploite jusqu’à la moelle. Je ne serais sans doute jamais écrivain… Mais j’ai tout de même envie d’achever mon roman.


Même si j’ai commencé à écrire très jeune… je me souviendrai toujours du vrai commencement... C’était le 8 mars 2005, j’étais encore au lycée Martin Luther King de Bussy Saint Georges et je vivais certainement les pires années de ma vie (ou du moins les plus soporifique). Pourtant tout le monde s’évertuait à défendre ces instants (soit disant) exceptionnels… Mais je ne vivais rien que je pouvais qualifier de tel ! (Je peux vous assurer). Je n’avais presque pas d’amis, j’étais un élève mauvais (très mauvais), en plus je me découvrais une sexualité pas toujours assumée, que mes camarades et (même) mes professeurs s’empressaient de railler. J’aurai pu faire… Une grosse bêtise en ce temps là… Mais il y a eu cette drôle de rencontre qui a tout changé… 

Ce 8 mars en question, entre les cours, j’ai comme à mon habitude rassemblé mes affaires et je suis partie m’installer à la bibliothèque du lycée. Je préférais me planquer dans ses rayonnages plutôt que de me retrouver comme un idiot, seul pendant que tous les autres élèves de l’établissement s’occupaient de leurs années si captivantes tout en ne manquant pas de regarder avec pitié le pauvre Julien, assis sur un banc, essayant de brasser le temps, faisant semblant de fouiller dans son sac.
C’est en fuyant cette honte que j’ai trouvé ce livre qui a sans doute changé le court des choses. Tandis que je cherchais désespérément de la documentation pour une future orientation aussi improbable que déjà voué à l’échec, j’ai trouvé dans les rayonnages : le Dictionnaire des Fées. Tout en le feuilletant, mon esprit s’abandonnait dans d’infinis légendes allant des vallées d’Irlande aux déserts d’Egypte. Je me sentais enfin à mille lieux de ce monde impitoyable qu’est le Lycée. C’est ce jour là précisément que j’ai rencontré quelque part bien rangée dans la catégorie F, la légende de Faery. 

Il m’était impossible de sortir cet ouvrage de la bibliothèque, la documentaliste refusait que je l’empreinte. Alors je passais, je repassais entre chaque cours pour m’immerger un peu plus dans ses légendes riches et intemporelle. C’est de cette manière que j’ai fini par sortir une feuille de papier et écrire ce qui deviendra au fils des années l’un de mes seuls gages de réussite. Bien loin de la honte que je trimbalais sous mes converses : la honte d’avoir raté mes études, d’avoir manqué ma vie, d’avoir sacrifié l’amour… D’être dans le fond si différent… 

Le temps est passé et bientôt 6 ans me séparent de cette découverte avec le dictionnaire des fées, il y a eu sur le chemin, des embûches, des doutes, des peurs mais aussi les rides du temps, qui rendent la plume moins lisses et finissent par lui octroyer une fêlure que certain appelleront (pour se donner bonne conscience) : La maturité. Aujourd’hui, le ciel est dégagé sur Paris et cela faisait bien des mois que je n’avais pas senti la chaleur du soleil sur mon visage. J’ai pris ces quelques minutes pour m’installer comme toujours près des fontaines du jardin des tuileries pour griffonner quelques idées aussi brèves qu’éphémères. A quoi ressemblera cette nouvelle année ? 

Il reste encore tant de chemin à parcourir… Sera-t-elle meilleure et quelles promesses va-t-elle me donner ? En attendant j’arrête d’écrire un instant, car il est bon aussi de retrouver ses amis pour quelques confidences sur la terrasse d’un café... Et si Paris est souvent le théâtre de mes déboires professionnels, c’est aussi mon terrain de jeux préférés…

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