Translate MY BLOG !

lundi 18 avril 2016

Chronique 2016 : Une lettre d'amour

Avant propos de la chronique : 
Depuis plusieurs années, sur ce blog, c'est la tradition, il y'a une chronique pimentée pour la Saint Valentin. Celle ci a mis plusieurs mois à venir jusqu'à vous. Elle fait partie de mes dernières créations. Ecrite en février 2016, elle arrive dans une période assez troublée où je semble fuir l'amour et repousser les éventuelles opportunités. Pourtant ceux qui m'ont connu par le passé savent à quel point j'ai pu être romantique. 
Que ce passe t-il ? Ai-je perdu cette petite étincelle ? Voilà les pistes qui ont conduit à cette chronique...



Une lettre d'amour 

Avec le temps, avec l’âge et l’expérience, j’ai appris à manier les mots… A les modeler, les assembler pour émouvoir, pour interroger et pour raconter. Savoir transmettre une histoire, savoir se mettre en danger, se désarmer devant des mots, ce n’est pas donné à tout le monde. On m’a souvent rappelé que c’était une chance, un don… Alors je l’ai pris comme tel : un cadeau un peu spécial que la vie m’a offert. 

Il y a pourtant une faille dans ma relation avec l’écriture… Je n’ai jamais réussi à écrire une lettre d’amour. Je me suis adonné à ce style plus d’une fois, pensant naïvement faire bonne impression à l’être aimé. De nature timide et réservé, j’aimais me livrer sur le papier. J’y trouvais un réconfort, une force et je pensais me dévoiler plus facilement par ce biais. La réalité me rattrapait assez rapidement… Car mes amours prenaient très souvent la fuite une fois que ma lettre était consommée. 

Impossible d’expliquer l’échec de ces pamphlets romantiques… Je pensais avoir le verbe haut et la métaphore poétique. Mais l’amour me trouvait lourd, redondant et hors de propos. Après trois ou quatre lettres ratées, ma plume a décidé de se retirer du métier. Après tout écrire est un art mais l’amour est un savoir faire… Et vraisemblablement je n’en avais pas encore assimilé les bases. 

En prenant de l’âge, mon envie d’écrire des poèmes d’amour m’est passée. Aujourd’hui je suis devenu un homme plutôt ordinaire : j’ai du mal à écrire « je t’aime », comme d’autres doutent à le dire. Il m’est pourtant arrivé d’aimer… De m’attacher sans retenues et de croire que l’amour dure toujours. 

J’avais oublié que nous sommes au 21e siècle est qu’aujourd’hui l’amour ne dure pas plus longtemps qu’une brique de lait. Vous avez à peine retiré le bouchon, bu une gorgée de ce sentiment vivifiant que l’amour fermente et finit par embaumer le réfrigérateur d’une odeur nauséabonde. Ensuite c’est la poubelle avant de se risquer à une intoxication. 

Mon problème c’est que je déteste le gaspillage et que j’ai toujours cru en l’amour. Résultat : je suis tombé malade plus d’une fois… Aujourd’hui je suis quelque peu écoeuré, rien de bien méchant sans doute. Peut être devrais-je essayer l’amour demi-écrémé à présent. 


Cette année encore, je suis seul le soir de la Saint Valentin. Mais cette fois, quelque chose a changé. je ne m’en plains pas. Je suis heureux. Je n’ai pas besoin de bras autour de ma taille, de baisers dans mon cou et surtout pas besoin de mots doux à mon oreille. Ce soir, pendant que tout le monde s’aime, j’essaie de redonner une chance à ces lettres d’amours médiocres. L’être aimé n’est pas là, c’est vrai, mais la lettre d’amour parfaite, je l’écrirai peut être ce soir…      

2 commentaires:

  1. Et puis en passant tu n'as pas besoin d'une St Valentin pour aimer l'être cher :)
    Très beau texte en tout cas...j'aime beaucoup la comparaison entre l'amour et une brique de lait ! Je n'y avais jamais songé mais c'est pas faux !! De quoi devenir intolérant au lactose hihihi.
    On en revient encore à l'amour...tu devais être inspiré cette année là !
    Blague à part, même en étant écrivain je pense que ce n'est pas facile de poser ses sentiments sur du papier. Il faudrait que nous écrivions de façon spontanée car plus nous réfléchissons à ce que nous écrivons et moins ça veut sortir... comme si la pensée étouffait les sentiments.
    Ce n'est pas simple d'écrire "je t'aime" sur du papier. Car ça devient réel et concret. Si on a du mal à le dire, est-ce qu'on peut dire que c'est parce que nous ne voulons pas que ça devienne concret ? Ou bien parce que nous considérons que c'est trois mots tellement précieux qu'ils méritent leur moment à eux pour être dévoilés ?

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je suis très paradoxal ! j'ai tant d'amour à donner... Mais j'ai peur de montrer mon amour, peur de devenir vulnérable. Je m'interdis l'amour pour garder le contrôle de mes émotions. Pourtant il arrive toujours à se faufiler dans mes veines et à y répandre son poison douloureux.

      Supprimer