Translate MY BLOG !

lundi 29 février 2016

Chapitre 2 (Le Journal d'un auteur perdu)

(Vous avez manqué le chapitre 1 ? Retrouvez le en cliquant ICI ! )

Cher journal... J'ai un nouveau travail 

Mi juin 2010,
J’ignore si ce blog est une bonne idée. Toujours est-il que depuis que je l’ai ouvert, je n’y ai posté aucun article. En réalité un autre problème m’a rattrapé : Trouver un travail ! 
Je reste totalement dévoué à l’écriture… seulement j’ai des parents… Des parents qui n’ont pas hésité à me mettre en garde contre mes folies. Lorsque je leur ai annoncé la semaine dernière que j’avais quitté le parc d’attraction, ils étaient au bord de la crise de nerf. De mauvais souvenirs sont revenus à la surface pour mon père. Déjà qu’il regrettait encore le temps où j’étais avec Charles ! Il s’est tout simplement mis à pleurer. Ma mère qui essayait de rester douce et compréhensive, préféra passer ses nerfs en douceur avec une gauloise. 
J’ai donc voulu prouver à mes parents que je pouvais les étonner en trouvant un nouveau travail… Un travail bien mieux que l’ancien. Je ne peux pas nier que je ne les éblouis pas avec mes « talents d’auteur » alors pourquoi ne pas commencer par une meilleure situation sociale. 
D’ailleurs aujourd’hui est un grand jour, puisque je commence un nouveau travail. Je me suis plutôt bien démerdé, il faut l’avouer. Il y a quelques temps, j’ai répondu à une annonce sur internet. On cherchait des vendeurs expérimentés dans la mode pour rejoindre l’équipe d’une nouvelle marque de prêt à portée haute couture qui s’implantait en ile de France : Manoli.  
Je ne suis pas un vendeur expérimenté et je n’ai aucun sens de la mode. La preuve en est : je met des chaussettes de tennis sous mes costumes. Pourtant j’ai décroché ce poste. J’ai montré ma motivation et mon interêt… J’ai surtout vu la possibilité de mieux gagner ma vie et de mettre même quelques économies de côté en attendant que ma vie d'artiste ne "décolle". 
Je me rends donc à la boutique Manoli. Elle n’est pas encore ouverte au public. Nous préparons la mise en place du magasin. Je suis accueilli dès mon arrivée par Natalia Da Silva : Une femme quarantenaire, très dynamique et très attachée à sa marque. Elle est grande, élancée, charismatique et respire le citron de Naples autant que je transpire le boeuf bourguignon. Vous trouverez sans doute que sa vie est une réussite puisqu’elle est directrice régionale. Elle me fait essayer quelques tenues de la nouvelle collection avec enthousiasme. Son assistant me regarde de la tête au pied avec un air proche du jugement. Il faut dire que je ne me sens pas encore très à l'aise dans ces vêtements de "luxe"... Mes jeans me manquent terriblement. 
Un peu plus tard je fais connaissance avec les autres vendeuses. Elles ne sont pas très bavardes. Elles feuillettent en silence leurs magazines de mode pendant la pause : Vogue, Elle, Grazia, Cosmopolitan… Du coup, je prends place dans un recoin, croise les bras et lève les yeux au ciel pour admirer les néons froids du magasin. Natalia qui nous observe, semble intriguée par mon attitude. « Vous n’aimez pas lire ? » Qu’entend-elle par lire ? Si pour elle, lire s’arrête à feuilleter des magazines remplis d’asperges avec un bout de tissus sur les seins alors non…Je n’aime pas lire. « J’adore lire ! j’ai juste oublier mon magazine » « Ah oui ? quel magazine lisez vous le plus souvent ? » Natalia me pose cette question avec un large sourire plutôt énigmatique. Un sourire à mi-chemin entre la bienveillance et la sournoiserie. « Je… J’en lis beaucoup… Tous les styles » Ma réponse est aussi maladroite que mon imposture… Et sur ce coup là, Natalia a vu clair dans mon jeu. « Il va falloir vous intéresser à la mode et ses tendances Julien, c’est primordial dans ce métier ! »   
Finalement je crois que je vais trouver le temps long ici. Je suis aussi à l’aise qu’un poisson dans une mer de sable. Natalia commence peu à peu à nous expliquer les différentes collections de prêt à porté de la maison Manoli… Mais je m’ennuie. Et lorsque je m’ennuie sévèrement, mon esprit s’évade sans que je ne puisse le retenir. Même si mes yeux restent fixés sur Natalia qui me parle des tissus, des coupes évasées, des cols échancrés et de sa carrière hors normes, mon attention est ailleurs. 
Je repense à ce blog que j’ai ouvert dernièrement. Je m’interroge sur la portée que celui-ci pourrait avoir. M’aidera-t-il à retrouver le chemin de l’inspiration ? Mais surtout qui pourrait être intéressé par mes doutes ? Ai-je réellement une histoire à raconter ?
Je poserai bien ces questions à Natalia. Mais je pense qu’elle me demanderait de rendre le costume à 800 euros que j’ai sur le dos et de prendre la porte. Après cet affront je devrais postuler chez Auto Grill au bord de l’autoroute. 
La journée finie, je retrouve mes amis Eva, Fred, Romain et Sémy qui m’attendent dans un café deux rues plus loin. Ils n’ont qu’une hâte : m’entendre vanter les mérites de ce nouveau travail. Pour le bien de tous, je mens. Je raconte cette folle journée avec excentricité, vantant les mérites de la mode et ses codes. En vérité je n’en ai rien à foutre de ces conneries. Mais je ne me vois pas leur dire que l’ennuie ne m’a pas quitter une minute et que je regrette presque le temps où j’étais Pluto, le chien fidèle. 
Le soir, je me connecte à mon blog. Je suis décidé à écrire ma première chronique. Dans mon petit studio, je m’interroge sur les histoires, sur leur sens. Une question me taraude l’esprit : Avons-nous tous une histoire à raconter ?
    



Retrouvez la version originale de cette chronique et quelques secrets révélés en Cliquant Ici !

Préface 2010 (publié le 13 août 2010)

Henri Frédéric Amiel écrivait dans ses mémoires qu'"un paysage quelconque est un état de l'âme". Et je sais bien évidemment qu'en me lançant dans ce domaine littéraire à mon tour, j'aurai à dépeindre l'intériorité de mon âme. Nos vies s'accompagnent de réflexions, d'histoires et d'analyses que l'on aime octroyer au hasard. Cependant il faut bien se l'avouer ces raisonnement ne sont en réalité que le pure reflet de nos existences.

Les tribus Cheyennes disaient également en parlant d’histoires, qu’un récit n’a aucune valeur pour celui qui le reçoit s’il ne connait pas l’intériorité de son créateur. Car le message y est entièrement perdu. C’est aussi dans cette optique que l’envie d’écrire un journal m’est parvenue. Ainsi je dépeindrai ci et là ma vie au travers de confidences. Je partagerai aussi mes réflexions, mes travaux et mes recherches pour accomplir… Un jour peut être… Mon œuvre ‘’littéraire’’.

D’ailleurs je n’aime pas employer le mot ‘’littérature’’ ; Sans doute parce que je me place plus dans le camp des orateurs et des passionnés d’Histoires que dans celui des écrivains et des grands littéraires. Dans le fond je ne me suis jamais vu devenir écrivain. J’associe assez souvent l’écriture et la littérature à une forme d’ennuie neurasthénique. Qui n’a pas baillé au moins une fois sur un bouquin ? Et qui n’a pas préféré retourner dormir face à une feuille blanche et un manque d’inspiration ? Je pense qu’il faut être sacrément ennuyeux pour être écrivain… D’ailleurs de nos jours qui est encore écrivain ? Qui est encore assez fou pour réaliser de bout en bout un édifice de la littérature comme l’eurent fait Hugo ou Stendhal ? Pas grand monde avouons-le !

Il est indéniable que l’écriture comme ses frères d’art, tel que la peinture ou la musique, est en pleine mutation. Il est d’ailleurs probable que la littérature soit en réalité une vieille relique de musée à l’instar de la Joconde ou des symphonies de Beethoven. Dans le fond, je ne pense pas que la littérature soit morte en vain. La naissance d’une nouvelle forme d’écriture est sans doute la plus belle chose qui pouvait arriver à un passionné de récit.

L’écriture c’est vu réinventé avec l’avènement d’internet, les moyens de locomotion qui nous emmènent aux quatre coins du monde en un claquement de doigts. Désormais il est si simple de savoir ce qui se passe juste à côté de nous, si facile de s’informer, d’apprendre et de rencontrer des personnes de tout horizon… Il suffit juste pour cela d’être ouvert à la vie. Et lorsque je vous parle de vie, je parle de celle que nous partageons tous… Pas uniquement de cette bribe égoïste qui consiste à vivre entre quatre murs avec son confort, sa famille, ses intérêts et… Son chien.

C’est dans une optique moderne et novatrice que j’ai voulu créer ce journal. Pour ne pas oublier que la Vie, c’est avant tout des rencontres, des découvertes, des histoires transmises et que l’écriture… C’est simplement la Vie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire