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lundi 19 mars 2018

Chronique 2016 : Le temps où j'aimais...

Avant propos de la chronique : 
Cette chronique écrite en décembre 2016 est un peu le point de départ de mon désir grandissant de partir au Québec. Depuis maintenant 3 ans, je m'interdis d'aimer, de rencontrer de ressentir... Je barricade mon coeur comme pour me protéger. Je les ai accumulé les erreurs et les échecs... J'ai perdu des gens que j'aime aussi...  Si je suis si déconstruit aujourd'hui, c'est en partie à cause de mes parents qui m'imposent sans cesse cette relation malsaine avec un ex détestable, parce que je ne me remet pas de la trahison d'un autre... Parce qu'il m'est difficile de faire le deuil de celui que je n'ai pas eu le temps d'aimer. Cette chronique est une blessure et mon départ sera surement ma seule chance de survie.... 



Cela fait tellement longtemps… tellement longtemps que j’ai fermé mon coeur et verrouillé mes sentiments. J’ai crée des murs infranchissables, une carapace indestructible… Au départ je ne cherchais qu’à me protéger. Puis, de jours en jours, j’ai fini par oublier ce que s’est d’aimer, par faire taire mon coeur au point qu’il est devenu aussi transparent qu’insignifiant dans ma forteresse désormais si bien armée. 

Ce soir, seul et peu inspiré, je médite… Comment en suis-je arrivé là ? J’étais fait, conditionné pour être aimé. J’avais la caresse facile, l’âme d’un protecteur et de la force pour deux. Je croyais aux belles histoires et j’étais persuadé que la mienne serait de celle là. Depuis quelques jours, je prépare en secret un départ pour le Québec. Un long voyage qui je l’espère m’aidera à trouver des réponses et à oublier mes douleurs passées. 

Ma première douleur, je la dois à une situation malsaine qui me hante, me poursuit, me pourchasse et me ronge un peu plus chaque année. Un fantôme arrogant, perfide et fourbe que j’ai chassé pour me protéger. Mais ce fantôme, mes parents l’ont gardé près d’eux… Me forçant à devoir vivre avec son ombre derrière moi. Il jouit d’être mon talon d’Achille et la raison de ma déconstruction. Je n’ai rien dit, accusant le mal, acceptant les maux… J’ai laissé ce fantôme roder dans nos vies, ouvrir sans cesse les portes qui lui étaient permises, détruire mes relations suivantes, poser les premières pierres de ma froideur et m’éloigner de mes parents. Je hais ce fantôme autant que je me déteste de n’avoir jamais eu la force de le chasser une bonne fois pour toute… J’en veux à mes parents de l’avoir gardé à leur côté… De m’avoir, sans le savoir, refusé le droit de me reconstruire… De m’avoir obligé à partir pour espérer respirer de nouveau.  

Ma deuxième douleur, c’est un mensonge. Une histoire que je pensais belle et sincère. J’aurais donné mon âme, ma force… Je croyais avoir trouvé la part de moi qu’il me manquait. Une âme d’artiste qui n’a pas oublié son âme d’enfant. Un air rieur et une candeur attachante. Mais lui aussi devait cohabiter avec ce fantôme que mes parents m’imposaient. Puis peu à peu, il a pris peur… Peur des responsabilités et des engagements. Je pensais qu’avec le temps je l’aiderais à trouver sa force… Mais c’est un autre que moi qui lui a donné ce précieux trésor. 
Je n’avais jamais été trahis, j’ignorais comment réagir face à ça… Je me suis contenté d’endosser une carapace que je n’avais jamais porté. Je n’ai pas versé de larmes, pas eu de regrets, je l’ai regardé partir avec son amour et je me suis laissé étreindre par le vide… Depuis ce jour, je n’ai plus jamais retiré ma carapace.  

Ma troisième douleur, c’est un « trop tard ». Un message comme un poignard : « il est parti sans douleurs dans la nuit ». Il, c’était peut être lui… Etrangement, ce jour là, sans raison apparente j’avais décidé égoïstement qu’il l’était. Un ami, un ami depuis trop longtemps, un ami que j’aimais sans trop connaitre et que je connaissais sans trop vouloir m’autoriser à l’aimer. Assis dans ma douche, sous l’eau bouillante, bruyante et agressive, je n’arrive plus à respirer… Je pleurs, je cris… Si vous saviez comme il aimait la vie, comme il aimait le monde... Comme il s’est battu contre ce putain de cancer… Qui comprendra ce que je ressens, je ne le comprends pas vraiment moi même. Cette sensation d’être passé à coté de quelqu’un. Faire le deuil d’un amour qui n’est même pas né… Un amour que je me suis refusé à force de construire des forteresses. 

Oui, voilà, cela fait trois ans que je suis seul. Trois ans que je deviens froid et distant un peu plus chaque jour. Si aujourd’hui je fuis Paris, et que je cherche inexorablement depuis des années à m’évader, c’est aussi pour chasser une bonne fois pour tous ces fantômes qui me poursuivent. Faire le deuil de l’irremplaçable et espérer que ma confiance reviendra un jour. Et si pour chasser certains fantômes je dois aussi m’éloigner des gens que j’aime… et bien je prends le pari… Adieu Paris. 

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